Bonsoir tout le monde. Je vous retrouve pour vous parler de ce roman puissant qui restera longtemps gravé dans mon esprit.
Il y a des livres qui attirent toute notre attention, avant même de les avoir lus. C’est ce qui s’est exactement passé avec cette nouvelle collection parue chez Harper Collins, Au gré du monde, que j’ai repérée dès sa sortie. J’ai eu l’intime conviction qu’elle possédait tout pour me séduire. Cette évidence s’est confirmée en découvrant ce roman profondément émouvant. Un lecture qui a happé toute mon attention et m’a totalement captivée. J’ai refermé ce livre complètement chamboulée et je peux vous confier que je ne suis pas prête de l’oublier.
Une histoire qui m’a secouée émotionnellement. Nori, huit ans, se voit abandonner par sa mère devant l’immense demeure de sa grand-mère. Elle a le malheur d’être née bâtarde, issue d’une relation scandaleuse avec un étranger. Les cheveux crépus et la peau foncée, elle représente le fruit de la honte pour cette grande famille noble du Japon, au cœur des années 50. Pour éviter toute humiliation, sa grand-mère décide de la cacher dans le grenier et de lui faire subir les pires sévices.
Une lecture qui m’a serré le cœur, tant cela m’a été insupportable de voir la petite Nori non désirée et victime de tant de haine et d’acharnement. Une récolte qui a grandi et embrasé mon cœur, souhaitant plus que tout crier STOP face à ce rejet et cette maltraitance subie à l’écart des regards. Comment accepter que l’on puisse privilégier le rang social et l’honneur au détriment de l’amour des siens. J’ai eu tant de fois envie de prendre Nori dans mes bras pour la réconforter, la cajoler, la rassurer et l’aimer comme elle le mérite.
Cette enfant maudite va s’accrocher, coûte que coûte, à son demi-frère Akira qu’elle voit apparaître dans sa vie. Celui qui va la protéger de toutes ces agressions, lui offrir quelques instants de bonheur salvateurs. J’ai été bouleversée par la détresse de Nori, par son invisibilité aux yeux du monde, par le désespoir qui se lit sur chaise trait de son enfance brisée. Mais également par son courage immense, sa dignité et son envie d’aller toujours de l’avant malgré ses traumatismes.
Un livre qui évoque le poids des traditions, du regard de la société, du conformisme. Tenir son rang a tout prix, privilégier les apparences, accomplir son devoir au détriment du bonheur.
Vous l’aurez compris, ce roman a été un immense coup de cœur que je vous recommande de découvrir. Une idée cadeau à déposer au pied du sapin.
L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ? Tenté(e)s ?
Mes extraits :
• « Tu pourrais être jolie, un jour, Noriko »
• « Si tu provoques du désordre, je te corrigerai en personne. Si tu casses quelque chose, je te corrigerai en personne. Si tu tentes de t’enfuir de cette maison, j’arracherai moi-même ta peau de tes os de bâtarde »
• « Je ne me marierai jamais. Plutôt me faire pendre, l’agonie sera moins longue »
• « C’était la somme de toutes ses contradictions qui faisaient son charme et avait inspiré de la dévotion à tous ceux qui l’avaient rencontrée »
• « Je sens que la vie est triste et insupportable. Pourtant je ne peux m’enfuir car je ne suis pas un oiseau »
• « Je n’ai jamais compris comment les gens pouvaient se juger ainsi en fonction de leur couleur de peau. Il y a tellement de meilleures critères pour connaître ce que valent les autres »
• « Des drames surviennent et nous ne saurons jamais pourquoi. Tu dois supporter cette injustice, l’avaler comme une pilule amère et continuer »
Ma note : 10/10