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La maison bleue – Julie Desb

La maison bleue – Julie Desb

Coucou tout le monde. J’espère que vous allez bien. Aujourd’hui, je vous retrouve pour vous parler de ce magnifique roman, publié aux Editions Kaplume, une ME que j’aime énormément.

Un roman qui m’a touchée au-delà ce que je pouvais imaginer.

Les Trois, comme on les surnommait au collège et au lycée qu’ils ont fréquenté à St Brieuc. Amis d’enfance, inséparables, un drame les a pourtant éloignés.

Quarantenaires, ils ont chacun construit leur vie. Léo est devenu trader à New-York. Justine vit à Londres où elle est réflexologue. Emma est capitaine de police à Orléans.

Un événement inattendu va les faire revenir sur la terre de leurs souvenirs d’enfance qui va les obliger à se confronter et se parler à nouveau. L’heure du pardon a t-elle enfin sonné ?

Une première partie qui nous permet de faire la connaissance des personnages. Entrecoupée de notes où chacun partages des souvenirs de leur passé. De la force de leurs liens, de l’océan et ses embruns, du temps de l’innocence où tout leur semblait si simple.

De cette Maison Bleue, cette bicoque qui fut leur refuge. Un repère qui a abrité leurs éclats de rires, leurs premiers émois, leurs soirées au clair de lune, leurs secrets.

La seconde partie raconte leurs retrouvailles en Bretagne. L’émotion a grandi au fil des pages pour ne plus me quitter. J’ai senti les Trois vulnérables, fragiles, à fleur de peau. Avec en filigrane, ce fil invisible, mais pourtant indéfectible, qui les rassemble. Abîmé, rompu par la vie mais qui réapparaît quand la maturité et le temps a fait son chemin. Bien sûr, rien ne sera plus jamais comme avant et ils en ont parfaitement conscience. La pudeur s’est désormais invitée dans la partie.

En se confrontant à l’instant présent, ils vont se voir offrir la possibilité de dire certaines vérités cachées, révéler des secrets trop longtemps enfouis et permettre d’alléger leur conscience, d’ôter un poids trop lourd à porter.

Chacun tente de survivre aux catastrophes à sa manière, d’abord en ayant choisi de fuir, ensuite d’affronter les erreurs commises sans toujours en mesurer les conséquences.

J’ai aimé la construction de ce roman, les chapitres courts, les fêlures et les cicatrices qui ont du mal à refermer des personnages. L’air iodé de sentiers côtiers, des ballades sur la Côte de Granit Rose mais surtout cette volonté de déterrer les secrets qui ont le pouvoir de détruire. Afin d’offrir des bases saines à ses enfants. J’ai refermé ce roman le cœur palpitant et le regard embué.

Je ne peux que vous recommander de découvrir ce roman qui fait immerger la lumière au-delà nos fêlures.

L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous penser ? Tenté(e)s ?

Mes extraits :

• « Je serai sa barque, le socle qui lui permettra de suivre le courant, sans se heurter aux rochers qui se dresseront sur sa route. Je lui donnerai des rames, si c’est nécessaire. Et je lui montrerai qu’au bout du torrent, quelles que soient les forces en action, il y a toujours une mer calme pour naviguer »

« Quand nous perdons un parent, soit nous nous accrochons tenacement à l’autre, véritable bouée de sauvetage face à la tragédie de la vie, repère intangible sur lequel nous appuyer, ce parent qui joue le rôle de deux, soit nous nous éloignons de celui qui reste, par peur de perdre à nouveau et, sous le poids de toutes sortes de culpabilités et d’appréhensions, nous nous convainquons que c’est la meilleure chose à faire pour nous protéger »

• « Il est souvent trop tard quand nous prenons conscience de la distance qui s est installée entre nos proches et nous-mêmes »

« J’ai voulu te préserver. Mais le mensonge ne protège rien ni personne »

• « Il pose des mots sur une douleur lancinante qui déchire mon intérieur depuis que j’ai trois ans. Il n’a pas conscience du cadeau qu’il est en train de me faire. L’humilité d’un don. La reconnaissance d’une souffrance. L’apaisement de toute une vie »

• « Il me répète que les choses les plus importantes dans sa vie sont les bonbons, les dessins animés et les jouets. Partager l’innocence, c’est ce que j’aime le plus dans mon rôle de maman. Vivre ses premiers fous rires, participer à sa curiosité insatiable, jouer à cache-cache, répondre aux interminables Pourquoi. Je n’imaginais pas me retrouver autant dans les yeux de mon fils, reconnaître la malice dans ses idées, la vitalité de son rire et la sensibilité de son cœur qui tambourine contre le mien. L’amour maternel nous rend lionne, conteuse, aventurière ou cuisinière, joueuse, négociatrice, professeure ou reine, philosophe ou sportive. Être mère, c’est donner tout ce qu’on a, montrer que quoiqu’il arrive, tout peut être surmonté »

• « Elle ne connaît pas son histoire mais elle sent qu’elle en a bavé. Elle repère ce contrôle sur les émotions dont usent régulièrement les femmes fortes. Elle sait les plaies derrière le visage impassible. L’incertitude sous l’assurance »

Ma note : 9,5/10

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