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Psy, jeûne et randonnée – Fanny Gayral

Psy, jeûne et randonnée – Fanny Gayral

Coucou tout le monde, je viens vous parler de cette magnifique lecture qui vient de paraître aux Éditions Eyrolles. Il y a tant de belles et inspirantes lectures chez cette maison d’édition.
Je tiens à remercier du fond du cœur l’auteure de m’avoir contactée pour me proposer de découvrir sa plume 🙏

L’histoire d’Angela, jeune médecin généraliste qui dédie sa vie à ses patients et à sa mère qui souffre de dépression. Alors qu’elle sacrifie sa vie sociale et amoureuse, elle se voit offrir, par ses confrères, un stage consacré au jeûne et à la randonnée. Direction la magnifique île de Ré en joyeuse compagnie.

Une histoire particulièrement touchante qui évoque des sujets forts, tel que la relation mère/fille et la dépression. Cette maladie qu’on refuse souvent de nommer, cette souffrance qui détruit à petit feu. Une prise de conscience sur ce que cette maladie peut engendrer. Un sentiment d’étouffement, d’isolement et de culpabilité.

Angela m’a bouleversée par son don de soi. Elle porte tellement de choses sur ses épaules, depuis son adolescence. Une responsabilité énorme qui ne lui a jamais donner le droit de craquer. Une aventure qui va lui offrir un début d’introspection, tout en accueillant ses émotions trop longtemps retenues. Apprendre à lâcher prise et à prendre du recul. Elle va également découvrir l’importance capitale de se faire aider. De se préserver, être épaulée et soutenue. Pour ne pas sombrer.

Une lecture enrichissante et passionnante qui évoque les différents types de psychothérapie, une approche complète corps/esprit/âme.
Chacun ses doutes, ses colères et angoisses. Chacun ayant son propre chemin. Personne ne peut agir à notre place. À nous de trouver des réponses et d’identifier ce que l’on veut vraiment, tout en s’affranchissant du poids du regard des autres. Oser demander de l’aide pour s’alléger d’une charge émotionnelle très lourde à porter. Malgré tout l’amour que l’on porte à nos proches, nous ne sommes malheureusement pas toujours les mieux placés pour aider. Cette lecture douce et bienveillante nous fait, justement, prendre conscience de nos limites et de l’importance de confier nos proches à des professionnels pour une aide optimale. Rencontrer des personnes ayant traversé ces mêmes tempêtes, lire des témoignages similaires à nos propres expériences, peuvent également briser la solitude dans laquelle on s’enferme et changer une vie.

J’ai aimé ce lien fort entre thérapeute et patient, cette confiance obligatoire pour se livrer et faire un bout de chemin ensemble, avec toute la sincérité du monde. Confier son histoire, s’alléger d’un fardeau trop lourd à porter, soulager ses maux. Un voyage passionnant, un guide pour aller de l’avant, se défaire de sa culpabilité et pouvoir se reconstruire.
Une lecture que je vous recommande qui vous garantit un beau voyage intérieur. Un récit utile et nécessaire car nous pouvons tous être confrontés, à un moment ou un autre, à la souffrance de l’un de nos proches et d’avoir ce sentiment d’impuissance à soulager leurs maux qui nous entraîne dans une profonde culpabilité.

Avez-vous envie de le lire ? Êtes-vous tentée par ce genre de lecture ?

Mes extraits :

« Je suis le marchand de sable, parfois. J’envoie de la poudre aux yeux pour endormir mon entourage et protéger mon jardin secret »

« On pense toujours que la situation est différente, jusqu’à ce qu’on craque, seule et en silence, parce qu’à force de refuser les mains tendues on a oublié comment les attraper »

« C’est compliqué de tâtonner quand les besoins d’un autre prennent toute la place. – Parfois, c’est juste une question d’élargissement de la focale. Découvrir des ressources dont on ne soupçonnait pas l’existence. Apprendre à demander de l’aide et s’appuyer sur les autres »

« Moi aussi, je veux une mère psychanalyste, une mère qui peuple l’atmosphère de regards bienveillants et de tasses de thé au jasmin, qui pave mon existence de tendresse, quelqu’un avec qui les relations soient simples, évidentes, que j’aurais envie d’appeler quand je vais mal, quand je vais bien aussi, à qui je puisse parler de mes doutes, mes ratés et mes joies, une mère qui m’écouterait sans rien d’autre à répondre qu’un « j’entends », dont les bras me seraient un refuge et un réconfort »

« On ne peut rien construire quand on reste enracinée dans les ruines de son parent. Un pas après l’autre, avec beaucoup de soutien et en affrontant la culpabilité »

• « On n’imagine jamais, lorsqu’on rencontre une personne pour la première fois, la profondeur des mondes souterrains qu’elle abrite, on ne songe pas au sédiment tassé sous sa peau, expériences, émotions, souvenirs, invisibles derrière la façade et pourtant là, lointains et proches à la fois. On se fait une idée, une image. On aplatit les gens »

• « J’aime l’idée de ne pas faire le travail pour mon patient, mais d’être là pour l’accompagner, agir comme un catalyseur, être cette présence qui a manqué autrefois, lorsqu’il traversait des affects douloureux, en solitaire et sans mots. De me rappeler, sans cesse, que nous n’avons jamais accès a l’expérience de l’autre. Nous ne pourrons jamais sentir pour lui. Nous ne pouvons que nous approcher, tenter de le rejoindre en l’écoutant »

« Aujourd’hui, je prends de la place. Je sens que c’est fluide. Et j’ai bien compris que le jour où je vivrai dans un état stationnaire, libérée de toute émotion, c’est que je serai morte. D’ici là, il y aura des journées paisibles, des journées bordéliques, et ce sera juste normal. – C’est une jolie définition de l’existence »

Ma note : 9,5/10

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