Quatrième de couverture :
Clélie vit une retraite paisible, après avoir fait le bonheur des clients de la boulangerie Destempes pendant plus de quarante ans. Mais à l’aube de l’été, Colline, la petite-fille de la maison, bouleversée par le divorce de ses parents, désespère et dépérit. Touchée par la détresse de cette enfant de neuf ans, Clélie lui propose de passer les grandes vacances avec elle et lui présente ses voisins et amis qui vont, chacun à sa manière, répondre à ses interrogations sur le sens de la vie, et l’aider à trouver sa place dans le monde. Pour apprendre à se réjouir des petits soleils de chaque jour.
Mon avis :
J’ai découvert ce livre par hasard et j’avoue avoir craqué autant pour sa couverture douce et acidulée que pour le titre qui me parle énormément. J’aime profondément cette idée de remplir sa vie de milliers de petits soleils qui nous permettent d’apprécier l’existence à sa juste valeur.
L’histoire de Colline, chamboulée à l’annonce du divorce de ses parents, m’a rappelée la même petite fille que j’étais et qui voit ses repères s’effondrer, son monde vasciller. J’ai aimé les anciens qui ressentent le besoin d’unir leur force et leur énergie afin de ramener la joie dans la vie de Colline. La soutenir en lui donnant de précieux conseils pour l’aider à trouver sa place dans cette société qui se révèle souvent sans pitié. Encore plus quand on a développé une sensibilité à fleur de peau.
Ce tremblement de terre ressenti par Colline m’a replongé dans mes propres souvenirs. Une véritable tempête intérieure pour cette petite fille peu ordinaire, qui fait preuve d’une maturité et d’une intelligence époustouflante. Pris dans l’engrenage de leurs disputes et désaccords permanents, ses parents ont beaucoup de mal à lui accorder l’attention dont elle a tant besoin et à trouver les mots pour la rassurer. Sans compter les absences à répétition de son père qui ne fait que voyager pour son travail et pour lequel elle a l’impression de ne pas compter. Un poids extrêmement lourd à porter pour ses frêles épaules.
Seule solution : que la fillette s’éloigne temporairement de son foyer et de l’insécurité qui y règne pour aller vivre chez Clélie. Une mission que cette dernière va prendre très à cœur. Avec l’aide de Théodore, ils vont tenter d’apaiser les tourments de Colline. Grâce à leur sagesse et leurs paroles pleines de bon sens, leur écoute attentive qui feront écho en elle. L’aider à retrouver goût en la vie et foi en l’amour, la protéger et lui rendre ses jours d’enfance égarés.
Du haut de ses neuf ans, Colline m’a bouleversée. Une petite fille qu’on a envie de serrer dans ses bras, de lui dire combien son âme est belle. Cette enfant qui n’en est déjà plus une, qui se pose des tas de questions que même certains adultes ne se poseront jamais. Ces enfants cristal qui ressentent tout avec une intensité hors norme, il est indispensable de les rassurer, les accompagner, les aider à grandir afin qu’ils se créent leur propre boîte magique. Celle où on y dépose ses rêves les plus précieux, ses souvenirs les plus tendres. Apprendre à fabriquer et à distribuer des milliers de petits soleils pour réchauffer les cœurs. En route vers un magnifique voyage intérieur ! ☀️ A déguster comme autant de petites douceurs remplies d’amour. Une lecture bienveillante qui fait énormément de bien.
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Mes extraits :
• « Le regard qui m’aime fait fondre toutes les carapaces dans lesquelles je me suis cachée autrefois pour survivre : elle s’y connaissait en carapaces, elle s’en était fabriqué de toutes sortes dès son plus jeune âge, pour éviter de souffrir de l’indifférence de son père qui ne l’avait jamais aimée »
• « Les petits soleils de chaque jour. Un sourire, un mot d’encouragement, un échange, un petit plaisir ou un grand, tout ce qui nous rend même un tout petit peu heureux, joyeux, vivants. Tous les petits soleils qui illuminent nos journées, à côté desquels il ne faut surtout pas passer »
• « Est-ce que vous vous aimez pour de vrai ? leur dit-elle soudain. – Ça veut dire quoi s’aimer pour de vrai ? – Ça veut dire être gentils, ne pas se crier des choses vilaines. Ça veut dire être ensemble en se regardant avec des yeux doux »
• « Qu’est-ce qu’on peut faire contre les méchants ? demanda Colline. – Parler, même si parfois c’est difficile. Il faut manger, aimer la vie, y croire encore, avoir des rêves, les réaliser. Si tu refuses de manger, tu laisses les méchants gagner »
• « Je vais planter des rêves dans mon cœur et les arroser, comme Théodore m’a appris. Et après, ils deviendront de grands rêves. – Et quand tu seras plus grande, tu veux faire quoi ? – Je veux faire « nuage ». Je serai bercée par le vent, réchauffée par le soleil, et je voyagerai au-dessus d’un tas de pays. J’apparaîtrai, je disparaîtrai, j’irai où je veux. Je serai amie avec toute la galaxie, avec les étoiles, la lune, les planètes. Et quand je serai trop triste, je me changerai en gouttes d’eau »
• Elle savait qu’elle avait beaucoup de chance, parce que, d’après un article qu’elle avait lu, quatre millions de français n’ont pas plus de trois conversations par an. Nous ignorons trop souvent l’incroyable pouvoir d’un regard bienveillant, d’un mot d’encouragement, d’un sourire »
• « L’argent et la réussite, au lieu de leur donner plus de joie, d’ouvrir de nouvelles possibilités, avaient creusé un gouffre entre eux »
Ma note : 8/10