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Les dominos de la vie – Laure Manel

Les dominos de la vie – Laure Manel

Quatrième de couverture :

« La vie reprend. Étrangement identique. Le même quotidien, la même routine familière, rassurante. Avec un supplément de sérénité. Et le sentiment extraordinaire que la vie est belle et qu’elle le sait plus que les autres. »

Amelie, architecte d’intérieur mariée à son amour de lycée et heureuse maman d’un petit garçon, vient de remporter une épreuve médicale. Elle est guérie. Après le soulagement et la joie, vient le temps des questionnements. Animée par un formidable appétit de vivre, Amélie trouve soudain son existence fade. Et pourquoi, alors que tout va pour le mieux, se sent-elle si mal ? Bien décidée à embrasser pleinement cette deuxième vie et à ne plus laisser la raison, la peur et les doutes la gouverner, la jeune femme ose partir en quête d’elle-même. De petits en grands changements, trouvera-t-elle le bonheur auquel elle tend ?

Mon avis :

Quelle joie de retrouver la plume de Laure. Une auteure qui me touche particulièrement, que je suis avec assiduité depuis le début car je sais que l’émotion demeure intacte. Peu importe le sujet traité, il y a tant de justesse dans son écriture qu’elle parvient à me toucher profondément. Ce nouveau roman ne fait pas exception.

Plusieurs thèmes sont abordés dans Les Dominos de la Vie : le couple, la maternité, la maladie, le sens de la vie de manière générale, la fin d’un amour. Des sujets puissants, forts que nous pouvons tous rencontrés un jour ou l’autre dans nos existences.

Amélie a tout de la femme que la vie n’a pas épargnée. La maladie lui est tombée dessus sans prévenir, alors qu’elle vivait son plus beau rôle : celui de maman d’un petit garçon. Malgré un accouchement difficile et des plus douloureux, elle donne le meilleur d’elle-même à son fils. Mais la maladie et le combat qu’elle va devoir mener vont lui faire prendre conscience de la fragilité mais aussi de la beauté et la richesse de la vie. Elle en est persuadée : le plus beau reste à venir et ce n’est que le début de sa seconde vie.

Fais confiance à la vie

Une analyse fine et vraie de la fin d’un couple, une réflexion riche sur l’amour, après avoir traversé l’épreuve de la maladie. Ce qu’elle fait prendre conscience à l’un après avoir frôlé le pire. De cette aspiration à vivre en harmonie avec ses envies profondes, de partir à la découverte de son moi intérieur. Alors que l’un peut se satisfaire pleinement de son quotidien, l’autre en arrive à ne plus le supporter. Deux vies parallèles qui n’ont plus grand chose en commun. Une vie à reconstruire. Trouver le courage de repartir de zéro et de réécrire son histoire sur une feuille blanche.

L’auteure décortique avec tant de justesse la violence et la douleur d’une séparation, qu’elle soit choisie ou subie. Mais aussi l’enfant toujours en premier plan dans ses décisions dans son intérêt et qu’il ne se retrouve pas au cœur d’un conflit dont il n’est en rien responsable. Des mots qui touchent profondément et bouleversent par leur profond humanisme. Une plume empreinte de douceur qui fait un bien fou. Car malgré la dureté des thèmes abordés, l’intelligence du cœur est omniprésente et remarquable. Il y a toujours tant de bienveillance chez Laure, de positivité qu’on sort grandi de chacune de ses lectures.

Un livre que j’ai eu beaucoup de mal à lâcher une fois commencé car il apaise, fait du bien véritablement. Ouvre l’esprit comme toujours sur les relations humaines de manière générale. Voilà pourquoi j’aime tant cette auteure. Des lectures qui laissent comme une empreinte indélébile. Un sentiment qui nous pousse à réfléchir sur notre propre vie, le sens que l’on souhaite lui donner, nos aspirations à être heureux et nos prises de décisions. Une véritable leçon de vie particulièrement inspirante.

Quel est votre livre préféré de Laure Manel ? Quel est votre ressenti après avoir refermé l’un de ses romans ? Qu’avez-vous pensé des Dominos de la Vie si vous l’avez déjà lu ?

Mes extraits :

• « Son étonnement de se sentir différente dans une vie identique. Quelque chose grandit en elle. Un souffle neuf. Comme une poussée de sève au printemps. Une envie de profiter de l’existence, puisqu’on lui a donné une deuxième chance. C’est comme si tout à coup, elle voyait la vie autrement »

• « Elle voit une famille comme il y en a sans doute beaucoup. Une famille heureuse, au moins en apparence. Une famille où rien ne dépasse, mais où rien ne vibre non plus. Une famille qui brille en surface, mais qui frise en dessous »

• « Je n’ai pas envie d’attendre la retraite pour profiter de la vie. On ne sait même pas si on atteindra soixante ans, alors la retraite… La vie, c’est maintenant »

• « Il y a des rencontres. Parfois il n’y a qu’un regard. Un regard pas forcément insistant, mais qui en dit long. Un regard sous le charme, un peu admiratif. Un regard qui en croise un autre et fait baisser les yeux mais provoque un léger sourire. Un regard comme mille autres possibles, mais qu’on n’oubliera pas. Parce que c’est le regard d’un homme sur une femme. Un regard de désir et d’intérêt. Un regard comme une caresse, qui électrise. Donne un frisson. Fait recouvrer une sensation oubliée »

• « Seule certitude : la vie qui l’attend est ailleurs. Un ailleurs flou, vertigineux. Ce qu’elle veut, c’est que tout soit possible. Ce qui l’attend, c’est une feuille blanche à écrire. Une contrée vierge, pleine de surprises et peut-être d’embûches. Sa deuxième vie tout entière à conquérir et à construire »

• « Est-ce aimer que de vouloir que l’autre quitte sa propre route et son propre voyage ? Est-ce aimer que d’enfermer l’autre dans la prison de son propre rêve ? Ne vous laissez pas rêver par quelqu’un d’autre que vous-même. Chacun a son chemin qu’il est seul parfois à comprendre. Moi seul connais le chemin qui conduit au bout de mon chemin. Chacun est dans sa vie et dans sa peau. A chacun sa texture, son message et ses mots »

• « Les sentiments, ça ne se maîtrise pas. Et quand il n’y en a plus, je crois qu’il fait l’admettre. Alors oui, certains se contentent d’une bonne entente, d’un amour plat. Mais pas moi »

« Le jugement des autres… Si Amelie s’en est souciée à une époque, elle a décidé que c’était terminé. Qu’ils ne comprennent pas n’est pas son problème, qu’ils sachent mieux qu’elle ce qui est bien et jugent ses actions ne l’est pas non plus. Elle a décidé de vivre sa vie comme elle l’entend. Parce qu’elle sait où commence son chemin. Ceux à qui ça ne plait pas, elle s’en fiche. Elle n’a pas besoin des aigris, des hargneux, des intolérants. Ceux-là, elle le sait, sont souvent malheureux. Elle ira là où la vie doit la mener, sans peur ni souci du qu’en-dira-t-on »

• « Parfois, inconsciemment, les gens préfèrent être quittés pour quelqu’un d’autre… parce que cela les dédouane de leurs responsabilités, parce que c’est facile de se dire que c’est de la faute d’un tiers ou de celui qui a fauté. Quand on est quitté sans qu’il y ait quelqu’un d’autre, cela ramène à soi, à son caractère, à ses erreurs, à ses lacunes… On est quitte à cause de soi, et ce n’est pas forcément plus facile à porter »

« Une vie est riche de tout. De petits riens, de grands instants. Je crois qu’on ne vit pas sa vie, la plupart du temps. Les gens la regardent passer et se rendent compte, au bout d’un certain temps, qu’il est trop tard. Trop tard pour jouir des petits plaisirs de la jeunesse à côté desquels on est passés en trombe ; trop tard pour profiter de ses libertés entre le moment où l’on est dépendant de de la famille qui nous a donné la vie, et le moment où la famille à laquelle on a donné vie est dépendante de nous… Trop tard pour voyager quand l’heure de la vieillesse passive a sonné »

« Je me suis battu toute ma vie pour réussir. J’ai amassé de l’argent. Je croyais construire du solide, mais je détruisais tout sans m’en rendre compte. Je croyais faire le bonheur de ma famille, mais non… Résultat : je n’ai rien. Il me manque le principal : l’amour des miens. Je peux tout avoir, si je veux… mais je ne pourrai pas acheter leur reconnaissance ou leur pardon »

Ma note : 9,5/10

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