Quatrième de couverture :
Adrien, employé modèle, mène une vie sans surprises, réglée au millimètre. Louise, artiste peintre, traverse le quotidien en le réinventant sans cesse. Leur rencontre métamorphose leur existence. Louise emporte Adrien dans les méandres de ses fantaisies, Adrien comble Louise d’un amour infini. Mais la vie prend parfois des détours inattendus. Lorsque la santé de Louise se dégrade, forte de son imagination et accompagnée d’Adrien, son allié de toujours, elle décide de se battre. De son côté, Adrien, déroge à sa routine pour la première fois : il quitte à l’insu de tous son travail monotone pour accompagner sa femme, et tente, avec elle et par la force d’un souffle créatif puissant, de vaincre la maladie
Mon avis :
Une histoire touchante et bouleversante qui nous plonge dans une histoire d’amour indestructible entre la sagesse d’Adrien et le petit air de folie de Louise. Un couple qui semble si mal assorti au départ mais qui subit un coup de foudre fluide et tellement évident. Chacun apporte à l’autre ce qui lui manque. Adrien amène une stabilité, un équilibre, une épaule solide, un amour inconditionnel à Louise qui a perdu ses parents pendant son enfance. Elle s’est construite avec beaucoup de fantaisie, d’audace, de liberté également et apporte cette légèreté et insouciance dans la vie d’Adrien. Louise a fait de son côté insaisissable sa force et son charme. Ils se complètent tellement bien et semblent ne faire qu’un.
Nous suivons la naissance de leurs sentiments , la force et puissance de leur amour et la découverte de la maladie de Louise. Cette saleté de maladie sera le fil conducteur de l’histoire, traitée avec délicatesse, justesse mais aussi de manière fantasque à travers le regard de Louise, qui s’invente des personnages pour lutter de toutes ses forces. Nous savons, dès le départ de l’histoire, la fin tragique de Louise. Nous assistons de manière extrêmement pudique à la dégradation de son état.
Suite à une restructuration à son travail, Adrien est relégué dans un bureau minuscule, un cagibi isolé du regard de tous. Depuis qu’il accompagnait Louise à ses séances de chimio une fois par semaine, personne ne s’était rendu compte de son absence au travail. Il était convaincu que Louise, malade, avait besoin de son mari présent. Il pensait qu’il valait mieux être utile à une personne qu’on aime plutôt qu’inutile à des centaines qu’on ne connaît pas. Malgré le poids de la conscience et des émotions, il a décidé qu’il ne passerait plus la porte de son bureau jusqu’à ce que Louise soit guérie. Il veut soutenir sa femme. Personne ne se rend compte de son absence et il continue de recevoir son salaire intégral. Nous suivons en filigrane de l’histoire le procès d’Adrien lorsque le pot aux roses est découvert et la décision finale du président du tribunal.
Mes extraits :
• »l’immensité de mon amour pour toi est indestructible »
• »à l’état pur, la déraison maintient en équilibre sur un fil invisible. Mieux, elle devient une arme d’une puissance inouïe »
• »Ils étaient toujours collés l’un à l’autre. Dès qu’ils pouvaient, leurs corps se rassemblaient comme des aimants, déclinant la position fusionnelle en un credo existentiel »
• »Pour la première fois, devant lui, elle aurait voulu s’émouvoir, flancher, pleurer, se comporter comme une femme normale mais elle ne pouvait pas. Adrien déployait une telle énergie pour prendre le relais, fabriquer une résistance, faire de la créativité, de l’imagination, de la désinvolture »
• »Il voulait transmettre de la force à Louise sous n’importe quelle forme. Il la fixait avec acharnement pour tenter d’inoculer à son corps de la robustesse et de l’endurance. Maîtriser sa propre désolation et faire le clown pour égayer les journées douloureuses de Louise demandait à Adrien un effort constant »
• »La main fidèle d’Adrien entama une nouvelle série de caresses. Était-ce apaisant ? Était-ce rassurant ? »
• »Elle résistait encore par moments, vaillante jusqu’au bout, mais à présent le moindre espoir était une chimère, son bateau complètement détruit dérivait sur l’océan infini.Adrien était seul face au moment : la nanoseconde du passage d’un état à un autre. Il n’y eut plus même les ruines d’un souffle, le silence, son corps entier se vida….Adrien pleura une éternité, le regard posé sur ce visage éteint qu’il avait aimé par-delà les raisons »
• »Il n’avait jamais eu de goûts luxueux, son existence avec Louise avait été parsemée de mille bonheurs immatériels »
• »Celui qui n’a jamais eu de femme ne fait pas la morale à celui qui vient de perdre la sienne »
• »La loi ne connaît pas l’amour »