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Le murmure des Tamaris – Claire Seulières

Le murmure des Tamaris – Claire Seulières

Quatrième de couverture :

Selon la légende, le vœu écrit sur une huître suspendu au Pont des Rêves se réalisera une fois tombée en mer… Et si c’était vrai ? Cynthia, 31 ans, prend le pari de confier son destin aux embruns. Malmenée et dévalorisée par son directeur d’agence, son job n’a rien d’épanouissant, sa vie sentimentale est creuse et ses projets personnels sont inexistants. Pour ne pas finir mollusque, il va falloir agir ! Et si croire en soi et s’autoriser à vivre ses rêves commençait par se lancer des défis ? Et si la page du passé si douloureuse à tourner permettait un nouveau départ ?

Des vignes de Chablis à l’île d’Oléron, Cynthia va devoir se battre pour trouver sa place. Dans cette course folle de la vie, sa famille et ses amis parviendront-ils à la guider vers la ligne d’arrivée ? Alors rendez-vous au Pont des Rêves, dans un an, pour voir qui des deux aura pris l’eau en premier… Cynthia, l’huître à vœu ou les deux ! Une perle sortira-t-elle de sa coquille ?

Mon avis :

Mon premier mot est en direction de l’autrice que je remercie chaleureusement pour m’avoir contactée et proposé de découvrir son roman. Une sacrée belle découverte. J’ai passé un superbe moment en compagnie de Cynthia, alias Sissi pour les intimes, cette jeune femme blessée par la vie, un peu perdue et qui se sent inférieure aux autres, sans but précis.

J’ai aimé cette métaphore de confier sa promesse, cette envie d’une vie meilleure à une huître et de remettre notre destin entre sa coquille. Se sentir apaisée de lui avoir confié son secret, qu’elle puisse le protéger, voir le réaliser. Comme un pendentif porte-bonheur qui veille sur nous et fourni l’énergie pour se battre et avancer sur son chemin de vie, en acceptant ses douleurs, ses forces et ses faiblesses. S’accepter telle que l’on est.

J’ai apprécié les souvenirs d’enfance de Cynthia, dans la maison de famille La Tamarissière sur l’île d’Oléron. Ces petites maisons blanches ornées de roses trémières, l’océan qui revigore l’esprit embrumé, l’apaisement et la douceur des dunes à perte de vue, que l’on peut admirer. Ces moments de complicité en compagnie de ses grands-parents. De cet amour qui nous façonne.

Revenue à Chablis auprès de sa grand-mère, après le drame qui l’a secouée de plein fouet et dont elle n’arrive pas à se relever, elle éprouve le besoin de réconfort et de douceur de sa Mamie, tellement importante pour elle. Pour évacuer toutes ses tensions, elle court. Une manière de se vider le cerveau plutôt efficace. De relativiser les difficultés de la vie. Elle enchaîne les entraînements, suit les précieux conseils qu’elle trouve dans les revues spécialisées, pour atteindre l’objectif fixé : semi-marathon, puis marathon. De quoi être fière d’elle !

Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon

J’ai adoré la douceur profonde qui émane de la plume de l’autrice tout au long de cette histoire. Cette bienveillance, cette empathie m’ont profondément émue et elle a été mon fil conducteur pour accompagner Cynthia, qui parvient à mettre des mots sur son hypersensibilité et à accepter cette différence. Ces émotions à fleur de peau, qui font passer du rire aux larmes en un claquement de doigts. Une histoire remplie d’altruisme, d’humanité qui réchauffe profondément le cœur.

Un livre qui aborde aussi le thème du deuil, sur une perte qui nous plonge dans un gouffre, nous avale et nous anéantit. Accepter que rien ne sera plus jamais comme avant ne signifie pas oublier. Retrouver l’envie d’avancer et de construire sa vie ne veut pas dire trahir la personne qui nous a quitté. Certains passages se sont révélés très fort, comme faire du tri et jeter les affaires alors que ce sont les seules choses qui nous rattachent à l’être perdu. L’impression éprouvante de perdre et d’effacer les dernières traces et souvenirs.

Pour terminer, je dirai que ce livre nous montre l’importance de penser à soi, prendre des décisions pour son propre bonheur, vivre sa vie, relever des défis, dépasser ses limites et sortir de sa zone de confort, affronter ses peurs. Apprendre à écouter son cœur. Une lecture qui vient panser nos blessures. A déguster avec de bons caramels au beurre salé pour se replonger dans nos propres souvenirs d’enfance.

Mes extraits :

• « Une méthode de relaxation simple et efficace : fixer son mental sur un lieu où l’on aime se retrouver »

« Je suis juste admirative du parcours de William et Harry. Grandir avec cette faille, sous les feux des projecteurs, sans jamais faire part de leurs états d’âme. Le rappel permanent de leur mère quand des articles lui sont consacrés, leurs gestes épiés par les tabloïds. Se marier sans sa maman, avoir des enfants et se dire qu’elle ne les connaîtra jamais. Traverser la vie seuls, sans un de ses parents, c’est tellement dur, que l’on soit riche, célèbre ou quelqu’un de lambda. »

« S’il y a bien une promesse que je me suis faite à moi-même et à la mer, c’est de me battre, chaque jour »

• « Je ne lui dirais rien… à part lui conseiller d’être heureuse chaque jour, de savourer son enfance et son monde magique peuplé de belles croyances et de grandes illusions »

« Il va falloir que je me donne les moyens pour parvenir à être heureuse. C’est mon objectif le plus précieux. Je suis seule maître de mon destin. J’avais tellement mal que j’ai fui en avant, sans me retourner. Aujourd’hui, il est temps d’accueillir mon chagrin et de l’accepter. Il est temps que je me prenne en main et que j’avance pour moi et moi seule. Construire sa vie c’est aussi faire les bons choix et s’entourer des bonnes personnes »

• « On ne devient pas hypersensible, on naît ainsi. Cela ne sert à rien de lutter contre ce que l’on est, mais apprendre à l’accepter et l’accueillir comme un formidable cadeau est bien plus enrichissant »

« Je suis différente des autres parce que je suis née hypersensible. Il est temps que je prenne soin de moi et que je respecte celle que je suis vraiment. Et pour cela, j’ai envie de prendre soin des autres, d’être utile, d’apporter à des personnes en souffrance du réconfort grâce à mon empathie exacerbée. Il devient vital que je sorte de ma zone de confort, que j’affronte mes peurs »

Ma note : 8/10

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