Quatrième de couverture :
En apparence, Alice va très bien (ou presque). En réalité, elle ne dort plus sans somnifères, souffre de troubles obsessionnels compulsifs et collectionne les crises d’angoisse à l’idée que le drame qu’elle a si profondément enfoui quelques années plus tôt refasse surface.
Américaine fraîchement débarquée à Paris, elle n’a qu’un objectif : repartir à zéro et se reconstruire. Elle accepte alors de travailler dans une start-up dirigée par un jeune PDG fantasque dont le projet se révèle pour le moins….étonnant : il veut réunir les chaussettes dépareillées de par le monde.
La jeune femme ne s’en doute pas encore, mais les rencontres qu’elle va faire dans cette ville inconnue vont bouleverser sa vie. Devenue experte dans l’art de mettre des barrières entre elle et les autres, jusqu’à quand Alice arrivera-t-elle à dissimuler la vérité sur son passé ?
Mon avis :
Sous ce titre particulièrement drôle, voire loufoque et qui fait penser à une douce comédie, se cache de profondes réflexions. L’autrice nous raconte la vie de Scarlett et Alice, deux sisters que tout oppose mais qui s’aiment plus que tout au monde. Alice, l’ainée et préférée de sa mère, veille sur sa plus jeune sœur qui peine à trouver sa place et la protège en étant toujours là pour elle. Elle l’encourage à croire en ses rêves et surtout à réaliser celui qui lui tient tant à cœur : la musique.
Le livre alterne entre le carnet intime d’Alice et sa nouvelle vie qu’elle essaie de construire à Paris suite au drame vécu quelques années auparavant. Elle se confie à Bruce (le célèbre et fameux !!!!) concernant son enfance et adolescence aux États-Unis, sur sa relation si fusionnelle avec sa sœur Scarlett, sa vie à Londres en compagnie d’Oliver son âme sœur et son profond désir de maternité. Un parcours du combattant qui met le corps à rude épreuve à coup de traitements, piqûres, hormones.
Une lecture qui se révèle particulièrement touchante au fil des pages. Avec des sujets forts comme la fécondation in vitro, le deuil, l’amour fraternel. La fin du livre a fait voler mon cœur en éclats, trembler mon corps d’émotion. Des rencontres et des vies amputées par la perte d’êtres proches, qui ont vu leurs repères s’écrouler sous le poids de la souffrance et du manque, qui tentent de se raccrocher à leurs souvenirs heureux afin de ne pas sombrer.
Malgré la dureté des épreuves vécues par les personnages du livre, j’ai foncièrement aimé le côté constructif de l’histoire. S’accrocher à ses rêves et ne jamais baisser les bras car chaque expérience, chaque échec nous révèle un côté positif de notre personnalité. Trouver la force de se relever de chacune de nos chutes.
Parce que les mots et regards d’amour se révèlent être l’unique moyen de sortir la tête de l’eau. Parce qu’être confronté à la vérité, se faire bousculer pour oser affronter les douleurs du passé ne peut se réaliser qu’en acceptant de laisser tomber les barrières qui emprisonnent notre cœur et en accordant sa confiance à ceux qui nous veulent véritablement du bien.
L’amour se révélera toujours le plus beau et doux remède pour faire face aux épreuves de la vie. Être honnête envers soi et les autres, ouvrir son cœur et laisser parler sa fragilité. Laisser tomber les barbelés dans lesquels on s’est enfermés pour mieux contrôler sa douleur. Accepter s’ouvrir les portes à l’inattendu pour rester en vie.
Alice et Scarlett, une ode à l’amour fraternel, une ode à la vie, au courage d’être soi, à la force d’affronter ses démons pour une renaissance, aux liens familiaux et amicaux. Au combat pour devenir mère sans jamais se décourager. Une histoire forte et puissante comme je les aime, positive. Un livre criant de vérité. Je ne peux que vous le conseiller.
Mes extraits :
• « Alice, contentez-vous de tenir un journal, d’y raconter votre vie. Parce qu’écrire soulage, et par ailleurs, cela peut aider à mettre en lumière certains sentiments enfouis ou refoulés »
• « J’ai parfois le sentiment d’être l’unique détentrice de cette terrible vérité : notre temps nous est compté. Je voudrais prévenir ceux qui dilapident en activités futiles le bien le plus précieux que l’univers nous ait donné : le temps. La vie est courte, elle ne dure pas, chaque instant compte. Le temps s’évapore et emporte avec lui toute possibilité de revenir en arrière, ne laissant que les regrets »
• « La vie est faite de minuscules décisions. A chaque pas, chaque action, chaque choix, nous avançons un peu plus sur un chemin plutôt qu’un autre. On sait ce qu’on accepte, mais on ne sait jamais ce à quoi on renonce. La simple réponse à une question en apparence enfantine peut changer le cours d’une destinée »
• « Le vrai problème de la vieillesse, c’est la solitude. Je vois des gens se laisser mourir parce que leur famille ne vient plus les voir, parce qu’ils ont l’impression d’être un poids pour ceux qu’ils aiment. Je ne comprends pas ces enfants qui ne s’occupent pas de leurs parents »
• « A force de travailler avec mes petits vieux, j’ai appris deux choses essentielles. La première, c’est qu’on se prend la tête toute la journée pour des trucs dont on ne se souviendra même pas dans un an, alors à l’échelle de toute notre vie, autant te dire que ça n’aura pas la moindre importance. Et la deuxième, c’est sur vivre vieux, c’est une chance que tout le monde n’a pas, alors les choses qu’on veut vraiment faire dans sa vie, les projets qui nous tiennent à cœur, il ne faut pas attendre avant de les entreprendre parce qu’on ne sait jamais quand ça s’arrête »
• « J’aurais dû savoir, depuis le début, qu’il savait, qu’il voyait en moi beaucoup plus que les autres. J’aurais dû le savoir, parce que si je suis honnête avec moi-même, c’est précisément la raison pour laquelle je me suis tant attachée à lui »
• « Si la vérité ne sort pas, elle m’étouffera de l’intérieur »
• « Peut-être que je pourrais arrêter de lutter maintenant. Défaire une bonne fois pour toutes les barbelés qui enserrent mon cœur, accepter qu’ils me font plus mal qu’ils ne me protègent »
• « Plus tu as entrepris de projets, plus tu as accumulé d’expérience, et n’importe qui, qui a un jour décidé de faire quelque chose de sa vie, de prendre un risque, de se lancer dans l’inconnu, sait pertinemment que la réussite, surtout quand elle est facile, n’apprend rien, et que l’échec en revanche est la meilleure des écoles »
• « Je connais la douleur lancinante de ce genre de cicatrice qui ne se referme qu’en apparence, les gouffres d’obscurité et de solitude qu’elle dissimule sous l’illusion de la guérison »
Ma note : 910