Quatrième de couverture :
L’une vient de donner naissance à une petite fille arrivée trop tôt. Elle est minuscule, pourtant elle prend déjà tellement de place. L’autre vient de voir ses grands enfants quitter le nid. Son fils laisse un vide immense, mais aussi son chien farfelu. L’une doit apprendre à être mère à temps plein, l’autre doit apprendre à être mère à la retraite.
C’est l’histoire universelle de ces moments qui font basculer la vie, de ces vagues d’émotions qui balaient tout sur leur passage, et de ces rencontres indélébiles qui changent un destin. Avec une infinie justesse et beaucoup d’humour, Virginie Grimaldi déroule le fil de leur existence et nous invite à partager leurs joies et leurs angoisses, mais aussi les souvenirs, les rêves et les espoirs.
Mon avis :
J’ai énormément aimé ce livre. On y retrouve l’écriture très douce, sensible et pleine d’humour de l’auteure. Cette lecture m’a touchée parce qu’elle aborde le thème universel de la maternité et que je suis évidemment concernée.
Élise et Lili sont deux femmes d’âge différents. La première voit son fils cadet quitter le nid pour voler de ses propres ailes. Elle qui a tout donné à ses enfants, qui leur a consacré toute son énergie, tout son temps, ainsi que son amour, se voit fragiliser par ce départ. Elle appréhende de se retrouver seule sans savoir comment remplir sa vie désormais. On va la suivre dans ses questionnements, ses doutes, sa gestion par rapport à ce temps qui lui est offert. Comment va t’elle parvenir à donner un nouveau sens à sa vie, loin de ses enfants ?
Quant à Lili, elle donne naissance à sa fille plus tôt que prévu. Elle panique à l’idée d’accueillir ce petit être si fragile et de ne pas être à la hauteur. Entre émotion vive, à fleur de peau et l’inquiétude face à la prématurité de son enfant, elle va devoir prendre confiance en elle. Elle, à qui la vie n’a pas fait de cadeau, va devoir trouver le courage de s’affirmer et s’écouter profondément.
Tour à tour, sont évoqués les moments présents de chacune, parsemés de souvenirs heureux mais aussi plus douloureux. Une plongée dans le passé de ces deux femmes très touchantes, dans leur fragilité, pour mieux comprendre leurs réactions face aux bouleversements qu’elles vivent.
Ce livre est un hommage au personnel soignant des maternités. Aux sages-femmes qui mettent au monde les nouveaux-nés et aux médecins qui doivent prendre des décisions dans l’urgence pour sauver la vie aussi bien de certaines mamans pour lesquelles l’accouchement ne se déroule pas bien que les bébés qui se retrouvent en détresse. Mais également aux puéricultrices et auxiliaires qui s’engagent souvent corps et âme pour prendre soin des nouveau-nés, leur prodiguer soins et attentions, avec toute la douceur nécessaire. Sans oublier conseils, écoute, patience et présence rassurante auprès des mamans épuisées et souvent vulnérables.
Le parcours du combattant, pour certains, à devenir parents est également évoqué. Que ce soit l’espoir, les traitements aussi lourds physiquement que psychologiquement, les déceptions, l’abnégation ou l’abandon d’un rêve, le premier trimestre d’une grossesse tant désirée avec ses fortes inquiétudes et ses aléas. Un véritable hymne à la vie, aux mamans mais aussi aux papas très présents, parfois maladroits ou carrément absents, à l’amour.
Je suis passée du rire aux larmes avec ce livre, me suis profondément attachée aux personnages féminins car j’ai pu m’y retrouver à quelques reprises. J’ai vraiment ressenti une profonde émotion en découvrant cette histoire si touchante.
Je trouve que cet ouvrage est un véritable cadeau, un pur bijou et je n’hésiterai pas à l’offrir autour de moi dans l’unique but de rendre hommage aux mamans qui aiment infiniment et font passer leurs enfants avant elle-même. Je vous invite à cultiver tous ces moments doux qui remplissent nos vies et constituent nos plus beaux souvenirs. Graver ces moments dans nos cœurs, et ne pas hésiter à laisser des traces dans le but de transmettre.
Mes extraits :
• « Pendant toute la grossesse, ceux qui étaient déjà passés par là m’avaient prévenue : profite, ça passe trop vite. J’accueillais poliment leur conseil, mais je les trouvais insupportables. Le temps ne s’écoule plus de la même manière depuis que je suis mère »
• « Devenir mère a donné un sens à ma vie. Enfin, j’étais utile. Enfin, je comptais pour quelqu’un. La maternité a réparé en moi ce que l’enfance avait abîmé »
• « Je suis allongée sur le canapé, à fixer le plafond en me demandant comment je vais pouvoir occuper ma vie. Quelle ironie, quand on songe que j’ai passé les vingt-trois dernières années à vouloir du temps pour moi »
• « Qu’on me rende tous ces moments durs devenus doux, maintenant qu’ils n’existent plus que dans mes souvenirs »
• « Je n’ai jamais souffert de la solitude. Ma fille et mon fils me comblaient. Je refusais d’entendre ceux qui arguaient que les enfants n’étaient qu’une partie de notre existence, qu’il était important de ne pas vivre uniquement pour eux, sous peine de se retrouver seule dans un nid vide »
• « Tant que vous n’avez pas vécu une situation, vous ne pouvez pas savoir comment vous y réagirez. On peut se réparer de tout. Toutes les pièces ne seront pas forcément à la bonne place, certaines seront manquantes, mais on se reconstruit. Cela demande du temps »
• « Un jour, tu n’attendras plus des autres qu’ils te rendent heureuse. Tu te feras de cadeau toute seule »
• « Les épreuves partagées sont les plus difficiles à surmonter, car tous les individus concernés sont fragilisés, et chacun a une manière personnelle de réagir »
• « Et moi je prends des photos, avec mon téléphone, avec mes yeux, pour ne jamais oublier ces instants de bonheur simple »
• « Nous sommes tous les mêmes, sur la ligne de départ, c’est en route que nous différons. Les uns seront chaussés de souliers confortables, les autres seront ralentis par un sac à dos déjà trop lourd »
• « Quand la mort te regarde droit dans les yeux, les priorités sont bousculées et certaines choses deviennent urgentes. La vie est trop courte pour faire des détours »
Ma note : 8,5/10