Coucou tout le monde. n’espère que vous allez bien. Aujourd’hui, je vous parle d’un roman qui m’a totalement chamboulée et pour lequel j’ai eu un immense coup de cœur. Dès les premières pages, l’émotion m’a envahie…. pour ne plus me quitter. Ce roman est l’une de mes plus belles lectures de l’année.
J’ai passé un moment inoubliable, dans cette petite maison au bord de l’océan, balayée par les vents, comme suspendu dans le temps. J’ai eu du mal à refermer ce livre tant je me suis profondément attachée à Yvette et Alice.
Alors qu’Alice a trouvé un téléphone portable sur la banquette arrière d’un taxi, elle décide de le reporter à sa propriétaire. Direction l’Ile de Noirmoutier, où elle se retrouve face à Yvette, sa petite fille récemment décédée, le téléphone lui appartenant. La vieille femme, très éprouvée par ce deuil, prend Alice pour sa chère Célia. Celle-ci acceptant de jouer le jeu…
Je n’ai eu de cesse envie de prendre dans mes bras MamYvette pour la réconforter. Comment survivre à celle qui était tout pour elle ? L’émotion s’est révélée particulièrement intense, les larmes ont coulé à plusieurs reprises tant son chagrin m’a secouée. Cette douleur qui la fait hurler de l’intérieur.
Alors quand les deux femmes se confient l’une à l’autre, j’y ai vu comme une lueur d’espoir, capable d’apaiser leurs tourments. Entre passé et présent, les deux femmes effectuent un plongeon dans leurs souvenirs. Alice se révèle tout aussi touchante. En se réfugiant chez MamYvette, elle fuit son passé, son enfance brisée par la violence des mots, à l’origine de maux invisibles mais qui détruisent à petit feu et l’empêche d’envisager toute relation amoureuse, de s’attacher à un homme.
J’ai été touchée par les liens qui se tissent subtilement entre les deux femmes . Comme une main qui vient se poser délicatement sur la vôtre en vous disant « Je suis là ». Une histoire de destins croisés, de chemins de vie qui se croisent et s’entremêlent. De synchronicité troublante. En quête de vérité et d’amour pour rester VIVANTE. Des cœurs qui saignent mais qui vont accepter de s’ouvrir afin d’évoquer leurs souvenirs les plus merveilleux, comme les plus douloureux. J’ai été très touchée par ces liens intergénérationnels qui ont le pouvoir de brider la solitude et de colmater les fêlures.
J’ai tellement aimé ce roman. Emportée dans un tourbillon d’émotions, regardant l’horizon, je n’ai qu’une envie : adresser un immense merci à ma maman et ma grand-mère qui m’ont véritablement portée et permis de devenir celle que je suis aujourd’hui. Et jamais, je n’oublierais ce qu’elles m’ont transmis, tout ce qu’elles ont toujours fait pour moi. Leur amour infini et ces souvenirs si précieux ancrés au plus profond de mon cœur. La force de cet amour qui nous permet d’avancer et braver les tempêtes.
Un roman profondément humain que je vous recommande de découvrir, tant il va conserver une place toute particulière au fond de moi.
Je tiens à remercier chaleureusement l’auteure pour tous nos échanges qui ajoutent encore un supplément d’âme à cette lecture déjà si riche en émotions. Alors foncez vous le procurer, vous ne le regretterez pas.
Je vous souhaite une très belle soirée. Prenez soin de vous.
Mes extraits :
• « Parfois je t’observe, perdue dans tes pensées qui me semblent si tristes et puis nos regards se croisent et tu remets ton masque de joie pétillant. J’aimerais tellement pouvoir te comprendre davantage. Tu es l’inverse de ton océan adoré, ta surface est tranquille alors que suis certaine que la houle est souvent forte dans tes profondeurs »
• « Il lui restait a présent sa mère, unique et piètre gardienne des reliquats du passé. Alice souffrait de ce trou béant de son histoire, de ses racines. Comme un secret honteux qu’on garde sous cape. Était-ce si terrible d’avoir voulu libérer les femmes, la jeunesse, l’amour ? Alice ne parvenait à comprendre cette chape de silence qui recouvrait sa famille depuis toujours m. La douleur perpétuée car tue et cachée »
• « On peut prendre ses jambes à son cou pour un tas de raisons et pas seulement parce qu’on a fait quelque chose de honteux. On peut se tapir par peur, par amour, par souci de préservation. Il y a tellement de raisons de se dérober. Il faut juste trouver la sienne »
• « Je vais te dire ce que j’ai dit à Célia à l’époque. Si tu trouves ton nez trop gros et que tu passes ta journée à le regarder cent fois, tu ne verras plus que lui. Mais si tu déplaces ton regard et que tu vois ce qui l’entoure, il reprendra la place qui est la sienne. C’est vrai pour ton physique, tes idées, tes actes. Tout est question de perspective. Là où tu vois des yeux trop petits et plissés, je vois la trace du rire et de la joie exprimés souvent. Là où tu vois un nez trop long, je vois du caractère, de l’assurance. Là, surtout, où tu vois des cheveux trop fins, je vois l’économie de coiffeur pour désépaissir »
• « Alice avait tendance à voir les gens sous une seule couture. Elle en oubliait la complexité du genre humain pour cataloguer les individus dans des cases préexistantes. C’était plus facile, plus rassurant aussi. Elle se donnait l’impression de maîtriser la connaissance de ceux qui l’entouraient »
• « Une attirance typique transpirait de ces deux-là. Tellement qu’on ne pouvait l’ignorer. A part peut-être les concernés qui se faisaient apparemment une règle d’or de l’occulter. S’ils savaient comme la vie passe vite. Si l’on avait conscience, vraiment conscience, dès le plus jeune âge, de la fugacité de la vie, on ferait certainement d’autres choix. L’éternité n’est pas un programme terrestre »
• « Qui connaissait réellement ses proches ? Ils gardaient toujours une part de mystère, un jardin secret dans les tréfonds de leurs pensées, de leurs ressentis. Connaître quelqu’un était une utopie »
• « En voyageant, je me suis aperçu à quel point les masques sont notre spécialité à nous, les Occidentaux. Toujours bien lisses, dans le contrôle. C’est fatiguant ! Au contact d’autres cultures, tu apprends à vivre plus vrai et c’est là que tu te demandes pourquoi on grille autant d’énergie à paraître ce qu’on n’est pas, a dire ce qu’on ne pense pas ou à feindre ce qu’on n’éprouve pas. C’est tellement ridicule quand tu y penses »
• « La vie est faite d’opportunités, entend-on souvent. Mais qui les crée, ces opportunités, si ce n’est nous-mêmes ? Je suis intimement convaincue qu’il fait savoir saisir toutes les occasions pour ne pas avoir de regrets »
• « Tu sais, parfois la famille qu’on se voit assignée à la naissance n’est pas la bonne. C’est comme ça, il y a un mauvais tirage. Mais ça n’empêche pas de s’en créer une autre »
Ma note : 10/10