Aujourd’hui, je vous présente ce roman qui a obtenu le Prix des Lecteurs Pocket dans la catégorie littérature étrangère. Moi qui avait déjà eu un immense coup de cœur pour Là où sont tes racines en début d’année, il me reste encore à découvrir La vie qu’on m’a choisie que j’ai dans ma Pile à Lire.
New York, 1929. Clara, 18 ans, est prise en étau entre ses parents autoritaires et son amour pour un jeune immigrant italien. Furieux qu’elle ait rejeté un mariage arrangé, son père l’envoie dans un asile pour malades nerveux.
1995. Izzy, 17 ans, participe à des recherches pour le musée d’Etat et obtient la permission d’examiner le contenu de bagages abandonnés par des patients admis à Willard et qui n’en sont jamais ressortis. Elle va découvrir le journal intime de Clara et tenter de retracer son histoire. Une véritable quête d’identité en offrant une once d’humanité à celle qui en a été totalement privée.
Ce que l’une a laissé derrière elle sera l’occasion pour l’autre d’avancer dans sa vie et faire la paix avec son passé.
Un roman à la double temporalité qui se révèle être un énorme coup de cœur et m’a happé du début à la fin en me faisant passer par tout un tas d’émotions. Tristesse, colère, révolte. J’avoue ne pas en sortir complètement indemne. Une lecture immersive au cœur de ce qu’on appelait, autrefois, un asile de fous. Qui m’a permis d’ouvrir les yeux sur un milieu tenu à l’écart du reste du monde, avec des personnes souvent abandonnées par leurs familles et coupés du monde extérieur.
Un livre déchirant de vérité qui a fait saigner autant mon cœur de femme que celui de maman. L’auteure possède ce talent inouï de nous faire pénétrer dans ce monde inconnu et de nous faire ressentir la violence de certaines scènes comme si nous y étions enfermés. J’ai ressenti une véritable douleur en imaginant ce qu’a pu ressentir Clara, incomprise et rejetée par ses parents. Comment est-ce possible de se débarrasser de son enfant, juste parce qu’il refuse d’emprunter un chemin tracé d’avance ?
Un roman marquant, qui fait froid dans le dos, par les abus de pouvoir et confiance de certains médecins de l’époque. Un plongeon glacial dans le ressenti des patients sains d’esprit, enfermés contre leur gré. Prendre conscience que des gens on été internés sans raison particulière et ont subi de tels sévices. Comment survivre a tant de douleur et humiliation ?
Une fin émouvante à la hauteur de cette histoire inoubliable. Je ne peux que vous conseiller de découvrir ce roman si intense et riche en émotions.
L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ? Tentée ?
Mes extraits :
• « Mon père n’a pas l’habitude que je m’affirme. Il pense que les femmes sont faites pour être vues, et non pas entendues. M’interner ici est sa manière de me réduire au silence, de tenter de prouver qu’il peut me contrôler. Il essaie de me forcer à faire quelque chose que je ne veux pas faire »
• « Il y aura toujours des gens pour parler sur ton dos. Tu ne peux absolument rien y faire, à part les ignorer »
• « Je ne laisserai pas mon passé déterminer mon avenir »
• « Le monde était peuplé de personnes brisées, et tous les hôpitaux et toutes les prisons du monde ne parviendraient jamais à réparer leurs cœurs fracturés et leurs âmes meurtries »
Ma note : 10/10