Coucou tout le monde. Je vous retrouve pour vous parler de ce roman de la rentrée littéraire des Éditions Le Soir Venu pour lequel j’ai craqué en librairie. Je ne pouvais alors que rejoindre la LC organisée par @livraisondemots avec la présence de l’autrice. Merci à vous deux pour ces moments suspendus, hors du temps, que j’affectionne particulièrement et nos échanges.
L’autrice manie la puissance des mots à merveille. Elle nous embarque dans un tourbillon d’émotions. Un style d’écriture qui fait ressentir comme un sentiment d’urgence et nous plonge dans les tourments de Sybille. Face au choix qu’elle a du effectuer suite à un traumatisme, on plonge dans sa tête, ses angoisses, sa détresse, sa colère, ses pensées qui la bousculent et la submergent. Comme sidérée, elle s’enferme dans un silence assourdissant, son seul refuge pour se protéger.
L’eau monte, ne cesse de monter. Au risque de déborder. Jusqu’à la dérive. Cette sensation de couler sans parvenir à remonter à la surface, sans main à laquelle s’accrocher. Perdre sa respiration, étouffer, suffoquer, s’effondrer sans même réussir à se débattre. Comme un cri dans la gorge, un hurlement qui déchire la poitrine.
Le chaos et la violence qu’elle subit au fond de des entrailles, qu’elle camoufle, faisant semblant d’aller bien. Mais la rage sévit, au point d’en devenir suffocante.
Alors pour s’échapper du tumulte qui gronde et ne cesse de grandir, elle va devoir affronter certains secrets et remonter le destin de sa lignée familiale. En quête de vérité sur les femmes qui l’ont précédée. Un véritable et profond cheminement intérieur l’attend, avec une prise de conscience du poids des blessures transgénérationnelles. C’est aussi renouer avec son intimité et son moi intérieur avec beaucoup de force et détermination.
Un cri vibrant du cœur pour renaître de ses cendres, accepter ses failles. Une histoire de reconstruction et de résilience après avoir subi une violence conjugale. Le consentement est au cœur de ce roman bouleversant que je vous invite grandement à découvrir. Il est poignant et invite à réfléchir sur l’éducation sexuelle transmise à nos enfants.
L’avez-vous déjà lu ? Êtes-vous tentés par ce roman ?
Mes extraits :
• « Et voilà qu’à mon tour, je dérive, je glisse, rien à quoi se retenir, chasser cette sensation qui m’étrangle, se secouer, se lever, respirer, marcher »
• « Les douleurs au ventre et le noeud dans la gorge sont des digues, elles empêchent l’eau de trop monter, elles me gardent au sec et me retiennent, ne te laisse pas aller aux chants inconnus qui t’appellent, mais j’aurais beau résister, l’eau monte, inexorablement, l’eau se faufile sous les portes, elle coule par les trappes, les fissures. L’eau monte, elle vous engorge, vous engourdit puis vous noie »
Ma note : 9/10
