Fermer
Plus on est de fous – Zoé Brisby

Plus on est de fous – Zoé Brisby

Quatrième de couverture :

– Vous verrez, vous allez vous plaire ici, sourit Ernest. Luc se leva d’un bond.

– Mais non, justement ! Je ne veux pas rester. Je dois sortir.

– Vous avez raison, il faut vous aérée. Je m’apprêtais aller me suicider. Je compte me pendre au grand pommier. Souhaitez-vous vous joindre à moi ?

Bienvenue à la clinique psychiatrique Beausoleil ! Demeure de charme abritant des pensionnaires hors du commun. Ce petit monde vit en harmonie sous le regard bienveillant de Marguerite, l’infirmière en chef, et du mystérieux Dr Petitpas. Soudain, tout change quand Luc, nouveau patient, fait une entrée fracassante. Cette arrivée et l’apparition d’un nouveau directeur sans scrupules bouleversent un quotidien bien réglé. Les patients vont devoir prendre les choses en main…C’est le début d’une aventure de folie !

Mon avis :

Après avoir découvert l’auteure à travers Le Syndrome de l’Hippocampe (que j’ai adoré et vous invite à lire également), je ne pouvais résister plus longtemps pour craquer pour son nouveau roman. Rien que le titre et la sublime couverture m’invitaient à un univers, certes bien différent, mais qui présageait quelques fous rires 😂.

Un thème pas si facile à aborder sans tomber dans les préjugés…Mais je dois bien avouer m’être laissée embarquer avec joie dans cette ambiance légère et sérieuse à la fois. Qui n’a pas envie de sauter à pieds joints dans l’atmosphère réconfortante et douce heureuse de la clinique Beausoleil ? A la découverte de personnages drôles et terriblement attachants…

Loin de mon univers quotidien, je me suis surprise à me laisser aller à suivre de gaieté de cœur les aventures d’Ernest, Luc, Jarod, Calixte, Robin, Jeanne-Elizabeth. Des personnages haut en couleurs et particulièrement attendrissants. Et qui ont su me donner une folle envie de suivre leurs péripéties et mettre ce petit grain de folie dans ma vie.

Une fois avoir mis un pied dans cette clinique psychiatrique, peut-être moins rigide qu’on peut tous l’imaginer, j’avoue y avoir passé de délicieux et tendres moments. L’occasion de voir d’un autre œil ce milieu si mal connu et souvent mal perçu. Sous le regard humain du Dr Petitpas et de l’infirmière en chef Marguerite, qui soignent et prennent soin avec beaucoup de douceur et bienveillance de ces patients aussi uniques que loufoques, on ne peut que tomber sous leur charme. Comme nous le sommes tous d’ailleurs 😉

Tous portent un lourd secret. La vie n’en a fait qu’à sa tête, en décidant de ne pas les épargner, les fragilisant. Chacun a tenté de réagir avec sa propre sensibilité et ses émotions à fleur de peau. Ce sont des rescapés, abîmés, cabossés, parfois même torturés en raison des événements qui ont jalonné et marqué leur vie. D’une empreinte indélébile. Au fer rouge.

J’ai aimé leur sensibilité, leur sincérité désarmante, leur innocence semblable à celle d’un enfant, la pureté de leur sentiment et ce besoin de protection face à un monde qui se révèle souvent cruel et sans pitié, tel un rouleau compresseur capable de nous avaler. Besoin d’être rassuré en permanence. Ils se sont enfermés dans un monde imaginaire, parce que le monde réel s’est révélé trop violent envers eux. Juste pour survivre.

De cet enfermement dans cette clinique psychiatrique est né une belle histoire d’amitié. Des confidences, des liens sincères dénués de toute hypocrisie. Ils se ressemblent et se comprennent. A travers cette histoire, on se rend compte que certains sont plus abîmés par la vie que d’autres, qu’on n’a pas forcément tous la même force et énergie pour affronter les coups durs, que la vie peut briser l’innocence d’un enfant brutalement et qu’elle peut laisser des cicatrices géantes.

Alors oui, le naturel et la vérité sans aucun artifices de ces personnages m’ont désarmé, m’ont fait baisser ma garde et m’ont donné l’envie irrépressible de me plonger corps et âme dans leurs folles aventures. Envie de réenchanter ma vie de parenthèses idylliques, m’accorder des moments de folie douce, d’amitiés qui me fassent sortir de mes sentiers battus, envie de rire aux éclats, envie de légèreté….

Il n’y a pas de fous ici. Simplement des personnes différentes

Une lecture qui m’a totalement bluffée et séduite. Je vous invite donc à suivre les aventures de ces fous joyeux et de réinventer votre vie au quotidien. Lâchez-vous !!!!!! Oser et vous n’en serez que plus heureux 🤪🤩

Mes extraits :

• « Donne-moi la clé de ton jardin secret, j’aimerais cueillir quelques-uns de tes rêves »

• « Le directeur essayait de temps en temps de l’évoquer car il était persuadé qu’un problème ne pouvait pas se résoudre par l’inaction. Il avait raison, ce n’était pas en tournant le dos à ses conflits intérieurs qu’ils allaient miraculeusement disparaître »

• « Dans ses derniers instants, elle l’a fait promettre de vivre. Vivre pour elle. Faire comme si elle était toujours là. Une amie invisible qui resterait toujours à mes côtés. Elle disait que l’amour rendait éternel. Elle avait raison, elle n’est pas morte puisqu’elle vit encore avec moi. je la vois tous les jours, j’entends sa douce voix me souhaiter une bonne nuit, je perçois toujours son rire… »

• « Il était parfois plus simple de se confier à un inconnu. Surtout quand, comme lui, il ne faisait qu’un bref passage dans notre vie »

• « Luc se rappela alors qu’avant, effectivement, il était ce genre de personne. Ouvert. Accueillant. Tout petit déjà, il était celui à qui on racontait ses secrets, à qui on confiait ses chagrins et ses joies. Il avait le don de permettre aux autres de se libérer de leurs peines. Mais il n’avait pas su l’entretenir. Submergé par les sentiments, il avait construit une barrière entre lui et les autres sans comprendre qu’il s’éloignait en même temps de lui-même »

• « Il était en colère. Contre la vie, la mort, la pauvreté, les méchancetés du destin qui brisent une personne avant même de lui avoir laissé sa chance »

• « Il est possible de mourir de solitude en n’étant pas seule. J’avais mes frères et sœurs, mon père. Tous comptaient sur moi. Mais moi ? Sur qui pouvais-je m’appuyer ? Je rêvais de cet homme solide qui me soustrairait à ce quotidien si difficile »

• « J’ai préféré mon monde au monde réel. Face à sa laideur, j’ai plongé à pieds joints dans mon imaginaire. J’étais en colère, tellement en colère. Mais je ne voulais pas me laisser ronger par cette aigreur, alors je l’ai transformée en rêve. C’est bien plus joli que la colère, non ? »

• « Personne ne doit être tout pour vous. Vous pouvez aimer une personne mais elle ne doit pas représenter votre univers. Vous devez être le centre de votre monde et ne pas déléguer ce pouvoir à quelqu’un d’autre. C’est dangereux pour vous et c’est également donner une responsabilité trop grande à l’autre. Dans ce cas, c’est de la dépendance, pas de l’amour »

• « Les mots se révélaient parfois bien plus dangereux que les armes. Si on était blessé à la cuisse par une balle ou un couteau, on allait à l’hôpital, mais si on était attaqué par des mots, touché en plein cœur par une mauvaise nouvelle, où fallait-il aller ? »

• « Il faut apprendre à se connaître et à s’aimer pour créer des relations solides avec les autres »

• « Les vrais amis n’ont pas besoin d’être là depuis longtemps, mais simplement présents au bon moment »

Ma note : 8/10

%d blogueurs aiment cette page :