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Les heures fragiles – Virginie Grimaldi

Les heures fragiles – Virginie Grimaldi

Coucou tout le monde. Quel bonheur de retrouver la plume douce et sensible de l’autrice. Elle manie les mots avec une profonde justesse, ceux qui viennent du cœur et vont toucher directement notre âme. Cette histoire effleure avec délicatesse les maux de l’adolescence. Elle parlera à tous, comme une main tendue, réconfortante, pour nous montrer que nous ne sommes jamais seules à traverser des tempêtes émotionnelles.

Diane. Tu m’as rappelé à quel point notre vie change dès que nous donnons la vie. Nos priorités évoluent, nos inquiétudes ne nous quittent jamais vraiment. Devenir mère est l’un des plus beaux rôles qu’il nous a été donné de vivre, mais aussi l’un des plus complexes. Il fait ressortir nos angoisses, nos peurs, nos blessures du passé, nos incertitudes mais il décuple aussi tout l’amour que l’on a au fond de nous. Il nous rend fort autant qu’il nous ébranle. Il nous souffle que la perfection n’existe pas, de donner le meilleur de nous-même mqis qu’il n’empêchera pas de ressentir de la vulnérabilité, culpabilité et impuissance. Je me suis reconnue en toi, à travers le temps qui passe inlassablement, la difficulté de voir son enfant grandir et se construire loin de nos bras protecteurs.

Lou. Tes questionnements existentiels, ton sentiment de ne pas trouver ta place, tes tourments et zones de turbulence, m’ont replongé dans mes propres souvenirs. Je sais ce que c’est de ressentir tout plus fort, d’avoir son esprit en ébullition. Je sais ce qu’est le repli sur soi pour se protéger des agressions extérieures, de ne pas trouver les mots justes pour exprimer ce chaos intérieur. Cette douleur invisible tant on s’évertue à ne rien montrer, à camoufler. Celui qui fait qu’on élève des murs protecteurs pour mieux s’y retrancher et faire face a ces émotions qui nous envahissent. Des bleus à l’âme que l’on étouffe sans pouvoir crier.

L’adolescence est un long cheminement vers la découverte de soi et des autres, qui peut être traversé comme un véritable tsunami et laisser des traces indélébiles.

Nous avons tous connus des heures fragiles avec, au fond du cœur, l’espoir de jours meilleurs.

Mes extraits :

• « On croit connaître nos enfants mieux qu’eux-mêmes. On anticipe leurs réactions, on devine leurs comportements. On sait que la fatigue ne leur réussit pas, qu’ils préfèrent le bain à la douche, les frites aux épinards. Leur jardin secret est à ciel ouvert. Peu à peu, ils taisent, ils cachent, ils retiennent »

• « Dans le silence des montagnes, mon problème devient limpide : j’entends trop fort le bruit du monde »

« Quand je t’ai connu, j’ai trouvé chez toi une chose primordiale : tu étais attentif. Tu m’écoutais vraiment, j’aimais ta considération. Ça peut sembler insignifiant, mais j’ai pas connu beaucoup d’hommes qui avaient autant d’empathie »

• « Je réalise qu’on ne peut pas prédire l’espérance de vie de l’amour. À quoi ça tient ? À son intensité ? À sa sincérité ? À son entretien ? Je l’ignore »

• « Où est passé mon tout-petit qui s’agrippait à ma jambe quand je l’emmenais à l’école ? Où est passé mon fils qui ne pouvait pas s’endormir sans le rituel livre-berceuse tout contre sa maman ? Le problème de cet enfant, c’est qu’il ne sait pas faire semblant. Il dit absolument tout ce qui lui passe par la tête, sans se soucier de la réaction de son interlocuteur. J’aime son absolue sincérité, même si, parfois, elle est difficile à entendre »

« Il parait que l’on fait des enfants pour les aider à partir. Qu’on n’a pas de d’enfants pour soi, que les voir grandir est un bonheur. Je fais mon possible pour ne pas leur montrer les émotions. En revanche, je suis incapable de m’empêcher de les ressentir .Leur absence surligne leur essentialité. Ils sont le moteur du moindre acte de mon quotidien. Je ne me sens entière que quand ils sont avec moi. Leur existence est mon spectacle favori »

• « Personne n’est parfait. Il ne s’agit pas de le pardonner à tout prix, mais tu dois te demander ce que tu es en mesure d’accepter, s’il a dépassé ses limites. Il y a une grande différence entre quelqu’un qui te fait du mal volontairement et quelqu’un qui te blesse sans le vouloir. Rares sont les humains qui font passer les autres avant eux-mêmes. Tu ne peux pas attendre de quelqu’un d’être sa seule priorité »

• « Comment peut-on être si proches, tout partager, et finir par ne plus éprouver la moindre empathie l’un pour l’autre ? »

• « J’ai été livrée avec le pack « ressenti tout plus fort ». La peine, la joie, mais aussi les sons et la douleur. J’ai des sens de super-héros. J’entends le moindre bruit et je focalise dessus. Je baisse toujours le volume de la musique et je me perds dès qu’il y a plusieurs conversations en même temps. Je peux tuer quelqu’un qui mâche la bouche ouverte pré de mon oreille. Un bruit de moteur m’empêche de dormir. Chez moi, la nuit, je porte des bouchons pour ne pas entendre la vie des voisins »

« En me libérant des cordes qui m’attachent au passe, j’espère aussi couper le cordon qui étouffe ma fille »

• « On n’aime jamais trop son enfant. On ne lui dit jamais assez qu’il est formidable. La vie se chargera bien assez tôt de lui faire penser le contraire. On peut les accompagner, mais on ne peut contrôler ni de qu’ils sont, ni ce qu’ils font. Laisse une chance à ta fille de croire qu’elle est libre de devenir qui elle veut »

• « Peut-être que finalement, le mal-être le plus dangereux est celui qu’on cache »

• « Tu te mets à lutter contre ta tristesse, pour les mêmes raisons que celles qui te font lutter contre ta peur. Mais c’est trop, ce n’est pas humainement possible de lutter contre ce tsunami. Ici, tu as commencé à apprendre à faire une place à tes émotions au lieu de les combattre »

Combien de fois ai-je levé les yeux au ciel, en entendant ma mère dire que je serais toujours son bébé ? Tout ce que l’on vit en tant qu’enfant s’éclaire d’un jour nouveau quand on devient parent »

Ma note : 9,5/10

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