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La journée de l’amour et de la lessive – Fanny Gayral

La journée de l’amour et de la lessive – Fanny Gayral

Coucou tout le monde. Je suis ravie de vous retrouver avec le dernier roman de Fanny Gayral que j’ai eu le bonheur de découvrir dans le cadre du Bookclub Eyrolles que je remercie sincèrement pour toutes ces lectures plus magnifiques les unes que les autres 🙏💜💜 Je remercie également mon amie Caroline pour cette LC, sa présence et son écoute attentive 🫶 J’avais découvert la plume de l’auteure avec son précédent roman Psy jeûne et randonnée qui m’avait beaucoup touchée également. Elle a ce talent de parler des gens ordinaires et des difficultés du quotidien.

J’aime tout dans la plume de Fanny : sa douceur, son humanité, son empathie, sa sensibilité. Elle évoque avec une profonde justesse la charge mentale, l’épuisement, les non-dits, la lassitude qui s’installe au sein d’un couple, le sens des priorités et amène à la réflexion sur notre maniere de vivre. On se reconnaît facilement à travers ses personnages, emplis de vulnérabilité.

En apparence, la famille Bordier a tout du foyer modèle : une mère aimante qui gère le quitidien, un père travailleur, une grande soeur étudiante à Paris et une jeune sœur passionnée par la nature. Mais les silences et les secrets finissent par peser lourds. Afin de trouver la clé de leur bonheur, ils vont devoir mettre à jour des vérités parfois douloureuses.

Nous avons tendance à fonctionner en mode pilote automatique, répétant nos tâches machinalement. Avançant sans forcément tenir compte de nos besoins et nous écroulant parfois sous le poids des responsabilités. Afin de protéger et ne pas inquiéter nos proches, nous allons parfois jusqu’à taire nos difficultés, dissimuler nos faiblesses et étouffer nos émotions. N’osant pas confier nos angoisses, nos souffrances, on choisit de les affronter dans le silence, jusqu’à nous ronger. Il semble parfois plus facile de faire semblant, d’insinuer que tout va bien derrière un sourire. Mais dos au mur, avec la peur de perdre l’autre, nous prenons conscience de ce qui est important pour nous.

Dans une société qui cherche à nous imposer des stéréotypes, où l’on ne cesse de nous demander d’être fort, de ne pas pleurer, on a tendance à étouffer ses besoins. À nous de rester vigilant, de résister à cette pression permanente et à participer aux changements de mentalité.

Fanny nous montre que chaque personne est singulière et fait de son mieux avec ses propres moyens, transmettant parfois bien malgré soi ses blessures. Elle évoque aussi la psychogénéalogie, un sujet qui m’intéresse énormément.

Une lecture qui nous invite à communiquer, se dévoiler, affronter ses zones d’ombre, poser des mots sur ses maux afin de libérer tout ce qu’on emprisonne au fond de notre cœur, accepter l’aide dont on a besoin. À assumer notre part de vulnérabilité, nos faiblesses et fragilités. À être authentiques.

Je vous le recommande chaleureusement 💜

Mes extraits :

• « Maman se cache, elle aussi. Pourtant elle est profondément chaleureuse, elle aime tout le monde. C’est comme s’il émanait d’elle une lumière très douce, qui ne se voit pas de loin, qui n’est pas tapageuse, qu on ne peut distinguer que lorsqu’on s’approche tout près, et là, soudain, dès lors qu’on prend la peine de passer du temps auprès d’elle, cette lueur s’épaissit, elle devient comme évidente et envahit tout l’espace, elle vous irradie et vous réchauffe »

• « Un enfant que l’on rassure autant que nécessaire, sans restriction, intériorise ce sentiment de sécurité. Avec un attachement sécure, on part plus facilement explorer le monde »

• « J’ai bossé comme un dingue, j’ai fait mon mec de base, le taiseux dénué d’émotions. J’ai fait en sorte de gagner suffisamment d’argent pour remplir le frigo de nourriture, les placards de fringues et nos têtes de tranquillité. J’ai réparé le portail, changé toutes les prises électriques et installé la clim. Je pensais que mes actes transpiraient l’amour pur et que ça suffisait. Un jour après l’autre à ce rythme, j’ai perdu la carte qui mène au cœur de Jessica »

Je dirais que j’ai surtout retenu que l’abondance est partout, dès les petites choses. Elle se réjouissait de tout ce qu’elle avait »

• « J’aimerais que tu ne l’oublies jamais, que tu cultives toujours le réflexe de demander de l’anode quand quelque chose ne va pas »

• « J’ai acquis l’habitude de me figer, de tout contenir pour ne lui donner aucune prise, j’ai développé avec le temps une capacité peu commune à m’extraire du monde. Parfois, ça peut être utile. Et parfois, c’est un poison »

Ma note : 9/10

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