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America[s] – Ludovic Manchette – Christian Niemec

America[s] – Ludovic Manchette – Christian Niemec

Tout d’abord, je commencerai par remercier les auteurs pour nos beaux échanges lors du Salon du Livre de Toulon en novembre dernier, et pour leurs dédicaces très touchantes. Une magnifique rencontre pour moi qui avait tant aimé Alabama 1963. Une discussion passionnante autour de l’écriture avec une simplicité déconcertante, une écoute bienveillante et une patience infinie. Deux belles personnes d’une douceur incroyable.

Je me suis plongée dans leur nouveau roman avec une envie irrésistible de retrouver leur plume qui m’avait tant séduite. Et je peux vous confirmer que le charme a une nouvelle fois opéré. Une écriture convaincante qui raconte l’Amérique des années 70 avec de nombreuses références, que ce soit sur le plan musical ou cinématographique. Tout au long de cette lecture, on ressent comme une empreinte indélébile du roman de Jack Kerouak « Sur la route ». Une nostalgie en découvrant la fougue de cette jeune fille en quête de donner du sens à sa vie, en croisant les doigts pour qu’elle ne s’attire aucun ennui.

Va là où tu es aimée

Les auteurs nous offrent un road-trip initiatique de Philadelphie à Los Angeles. La jeune Amy est sans nouvelles de sa grande soeur, partie un an auparavant tenter sa chance au Manoir Playboy, en Californie. Inquiète de n’avoir reçu aucune nouvelle, elle décide de partir la retrouver. Seule avec sa débrouillardise, avec le culot de son jeune âge, effrontée au cœur tendre et sans crainte particulière. Faisant du stop et se fiant aux rencontres que le hasard voudra bien mettre sur sa route. Alors, que ce soit Rob, Glinda, Liza, Lorraine et ses jumeaux ou Bruce et sa bande de rockers, la jeune fille va faire des rencontres fortes et surprenantes, de celles qui pourraient créer une ébauche d’amitié. Ils ne se connaissaient pas avant et ne se reverront probablement jamais… mais les liens resteront gravés à jamais. Quoique le hasard peut parfois réserver de bien belles surprises ! Comme une famille de cœur qu’elle va se créer, choisissant ceux avec lesquels partager un morceau de vie. Des personnes auxquelles s’attacher plus que de raison, malgré elle. Mais aussi quelques fêlés et tordus prêts à abuser de l’innocence d’une jeune fille. Également des grands au cœur tendre. Des rencontres qui durent de quelques heures à quelques jours, offrant une parenthèse de légèreté, parfois plus de gravité.


Il en faut du cran pour traverser seule les États-Unis si jeune ! Une certitude, celle que les voyages et les rencontres font grandir et voir la vie différemment. Une ode à la liberté, à la volonté de défendre ses idées et de se battre pour ses convictions. Elle va emprunter le chemin vers l’émancipation, l’indépendance et une philosophie de vie où chacun est libre d’agir comme il l’entend, à la recherche de son propre bonheur, en essayant de ne jamais nuire à personne. Que trouvera-t-elle au bout du chemin ? Qu’apprendra-t-elle de ce voyage si particulier ?

J’ai été une nouvelle fois emportée par la plume des deux auteurs, que je trouve particulièrement riche. Ils ont réussi à m’entraîner dans ce voyage initiatique et palpitant sur les routes américaines, en compagnie d’Amy, aussi intrépide qu’inconsciente, qui n’a pas froid aux yeux. Une histoire passionnante que je vous invite à découvrir. Une lecture où vous ne vous sentirez jamais seul, toujours accompagné par une âme qui veille sur vous. Vous donnant la force de vivre pour ceux qui nous ont quitté trop tôt. Vivre deux fois plus intensément.

L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

Mes extraits :

• « Parmi les gens qui prennent la route, il y a ceux qui fuient et il y a ceux qui vont quelque part »

• « On change pas tant que ça finalement. A trente ans, cinquante, soixante-dix, on est toujours un peu celui ou celle qu’on a été »

• « Il faut surtout pas suivre les chemins tout tracés. C’est le meilleur moyen d’aller nulle part »

« La vie est une suite de deuils. Toutes sortes de deuils : de notre innocence, d’endroits qu’on doit quitter, de certains rêves, certains espoirs. Parce qu’il faut pas seulement renoncer à ce qu’on a perdu, il faut aussi apprendre à renoncer à ce qu’on aura jamais »

Ma note : 10/10

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