Bonjour tout le monde. Je vous retrouve avec bonheur pour vous parler de ce roman historique, paru dans la superbe collection Au Gré du Monde chez Harper Collins que j’aime tant. Une lecture coup de cœur ❤️ que j’ai adoré.
En 1946, Emmy Clarke, une bibliothécaire américaine, est envoyée en Allemagne pour aider les « Monuments Men » à trier des millions d’ouvrages pillés par les Nazis afin de tenter de les rendre à leurs propriétaires. Quand elle tombe sur un recueil de poésie contenant la dédicace « À Annelise, ma courageuse pirate de l’Edelweiss », Emmy décide de partir en quête de cette histoire cachée. Des recherches qui la conduisent vers deux sœurs.
« Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier » de Marcel Proust
Un récit à la triple temporalité qui nous plonge dans les horreurs et atrocités de la Seconde Guerre Mondiale, au cœur des bombardements et de la haine. On découvre deux mouvements de la jeunesse qui s’opposent radicalement : les Jeunesses Hitleriennes et les Pirates de l’Edelweiss. Ces derniers refusant de se conformer aux règles et qui font souffler un vent de révolte en organisant des mouvements de résistance.
« La jeunesse est heureuse parce qu’elle a la capacité de voir la beauté » – Franz Kafka
Un roman qui ouvre les yeux sur ce que les allemands ont enduré pendant cette guerre. Nous montrant ces femmes qui se sont rassemblées devant un centre de détention où leurs maris juifs avaient été enfermés par la Gestapo, hurlant leur libération, les nombreuses manifestations et la Nuit de Cristal où des violences antisémites ont embrasé le pays. Une lecture qui met à l’honneur la bravoure des gens ordinaires, à l’image d’Annelise qui ma profondément touchée. Son courage, ses convictions, son audace et son incroyable force mentale en font une héroïne prête à se sacrifier.
Cette histoire de deux sœurs ennemies en temps de guerre nous offre une véritable traversée des sentiments humains tels que la colère, la honte, la résilience, le pardon.
Un roman magistral à découvrir absolument pour le devoir de mémoire.
L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ? Tenté(e)s ?
Mes extraits :
• « Lorsqu’elle lisait, le chagrin avait tendance à s’estomper »
• « Mon vœu le plus cher est que tu comprennes que, parfois, faire ce qui est juste est plus important que ce que tu risques en le faisant »
• « Je pense qu’un bon poème peut changer le monde »
• « Les nazis veulent nous effacer. Les juifs. Ils veulent éradiquer notre culture, brûler nos livres, voler notre art et museler nos penseurs. Je me dis que le peuple juif aura désespérément besoin de raconter l’histoire de notre humanité. Ils finiront par tout nous prendre. Mais la poésie n’a pas besoin de papier ni d’encre pour survivre. La poésie n’a jamais eu besoin que d’une seule chose pour exister : le poète »
• « Cite-moi une seule chose que les nazis ont faite pour le bien de l’Allemagne. Tu ne peux pas. Parce qu’ils gouvernent par la terreur. Ils désignent de faux coupables. Tu as raison sur un point : le monde va mal. Mais haïr les gens qui sont différents de nous ne va rien arranger »
• « Je crois qu’on sous-estime la difficulté d’être courageux. On lit des histoires de héros et on croit qu’on est tous capables de sauver la situation si on en avait l’occasion. Mais la plupart des gens sont juste des êtres humains, pas des héros »
• « Les livres auxquels les gens tenaient, ceux qu’ils avaient lus si souvent que la couverture était froissée, étaient une porte ouverte sur leur âme. Ces livres les avaient accompagnés dans leurs peines les plus profondes, leur avaient rappelé leurs plus beaux souvenirs, les avaient aidés à élever leurs enfants et à résoudre les questions difficiles dé l’existence »
• « Je pense que reconnaître qu’on a fait du mal à quelqu’un est la deuxième chose la plus difficile au monde. – Et la première ? demanda Emmy – Pardonner »
• « Vivre est la chose la plus rare au monde. La plupart des gens existent, c’est tout »
• « En amour, on ne doit s’exercer qu’à une chose : laisser l’autre partir »
• « C’est la seule façon pour moi de survivre. Croire qu’un jour ces gens paieraient pour leur peur, leur lâcheté, leur haine, et tout ce que cela a engendré »
• « Annelise se remémora qu’Eitan lui avait demandé pourquoi elle voulait participer à des actes de résistance, alors même qu’ils étaient dangereux. – J’ai besoin de savoir que vous sommes meilleurs qu’Hitler veut nous le faire croire »
Ma note : 9,5/10