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La fabrique des petits bonheurs – Danièle Fossette

La fabrique des petits bonheurs – Danièle Fossette

Quatrième de couverture :

Après des études de lettre et une thèse sur la poésie lyrique, Alice se rêve écrivain. Elle est avant tout chargée d’un journal municipal. Puis, lorsque le maire, pour des raisons électoralistes, lui confie une nouvelle mission, animer des ateliers d’écriture dans un local poussiéreux au fond d’une ancienne fabrique de friandises, elle reste sceptique.

Mais quand arrivent ses premiers « élèves », un groupe de laissés-pour-compte, aussi originaux que marginaux, Alice s’attache à eux et se prend vite au jeu. Saura-t-elle retrouver les mots qui soignent les maux, ceux qui peuvent changer une vie ? Ceux qu’elle avait failli oublier… ?

Mon avis :

J’ai reçu ce livre dans le cadre de mon abonnement à la Carpe Diem Box. La couverture et le titre m’ont aussitôt emballée. Je me suis donc plongée dans cette lecture courte de 230 pages. Moi qui suis bien placée pour connaître le pouvoir des mots, l’utilité de l’écriture pour coucher ses émotions, j’attendais énormément de ce livre. J’avoue avoir mis un peu de temps pour rentrer dans l’histoire. Trop de longueurs de rythme trop lent à mon goût dans la première partie du livre.

Cette bande de laissés-pour-compte avait pourtant tout pour me séduire. Il a manqué un peu de profondeur pour réussir à m’attacher totalement à ces personnages. Trop lisse, l’émotion est parfois restée trop en surface. J’ai ensuite su apprécier l’histoire de chacun, la fragilité émouvante des uns et des autres, les liens qui vont se créer grâce à l’empathie et à l’enthousiasme d’Alice. J’ai aimé l’implication d’Alice dans cet atelier d’écriture, ses idées qui semblent parfois venir de nulle part, loufoques et souvent audacieuses. Afin de réussir à transmettre cette passion des mots à ceux qui se sentent exclus, et qui ont l’impression que personne ne les écoute vraiment et ne leur donne la parole. Comment retrouver le goût de vivre grâce à l’écriture ?

Malgré tout, le thème abordé m’intéresse profondément. L’écriture pour se faire entendre, réenchanter son quotidien. Écrire pour exister, pour guérir de blessures profondes, d’un passé douloureux, de secrets trop lourds à porter. L’écriture comme un exutoire. Pour se souvenir des moments de bonheur et partage. Noter ses instants de gratitude pour ne pas oublier de remercier les autres pour un regard, un sourire, une parole ou une main tendue. Moi je crois en ce pouvoir de l’écriture pour retrouver aussi un brin de confiance en soi et dire parfois ce qu’on n’est pas encore capable d’avouer à voix haute. Créer du lien à travers l’écriture et l’émotion partagée.

OSEZ RÊVEZ IMAGINEZ

Alors oui, la magie finit par opérer et l’envie de se lancer dans un atelier d’écriture, guidé par une personne aussi passionnée que bienveillante, est bien présente. Personnellement, c’est quelque chose qui m’a toujours tenté, partager ses inspirations profondes, découvrir un style d’écriture capable de transmettre ses émotions. J’ai souvent oscillé entre rire et curiosité aux énoncés des exercices proposés par Alice, avec cette envie de se lancer sans avoir peur du ridicule. L’écriture possède cette richesse d’offrir une certaine liberté à qui ose tenter cette belle et grande aventure. Alice est douée pour trouver toutes sortes d’idées détonantes, innovantes et son imagination est sans limite. Donner la parole et inciter à s’exprimer ceux qui sont lus de côté, afin de retrouver un semblant de dignité.

Alors un grand chapeau à Alice d’avoir emmener dans son monde imaginaire ces personnes que le monde a écarté, de manière plus ou moins violente, de leur avoir transmis ce goût de l’écriture et d’avoir réussi à créer une symbiose entre eux. De belles âmes capables de réaliser de grandes choses. D’insuffler de la joie, de l’amitié autour de ces âmes esseulées. Le pouvoir des mots pour soigner ses blessures profondes et retrouver cette formidable envie de vivre. Une lecture tendre, parfois drôle, remplie de poésie. C’est offrir un nouveau départ aux laissés-pour-compte, l’occasion de les encourager à ouvrir leur cœur et se confier. Sans jamais les juger. C’est le message que j’ai envie de retenir de cette lecture. De quoi adoucir les coups durs de la vie.

Et pour vous, écrire, cela signifie quoi exactement ? Quelle est votre petite madeleine de Proust ?

Mes extraits :

« Mon premier roman sera un conte moderne prônant l’acceptation des différences. Il se dégustera comme une friandise, par petits bouts, en gardant le meilleur pour la fin. Les héros marcheront ensemble, côte à côte et cœur à cœur. Ils vivront une aventure personnelle et collective à la fois. Ils voyageront en fraternité, avec les mots pour traits d’union, comme des mains tendues vers les autres »

• « Le monde n’est pas parfait mais c’est à nous de lui donner un sens »

• « Le regard que tu poses sur le monde, la façon que tu as de vibrer et de transmettre tes émotions, ça n’appartient qu’à toi. Et puis, être un passeur d’histoires, ça ne peut pas être banal ! Ose ! Ose te tromper ! Ose recommencer ! »

« Quand j’étais petite, ma grand-mère me disait que dans la vie, il fallait être un chercheur d’or. Elle prétendait que l’on devait regarder le monde comme si un trésor était enfermé quelque part. Et quelquefois, c’est au fond de soi qu’il est caché »

• « Regarde toujours la vie du bon côté, ma petite Alice, parce que d’un côté, il y a la routine qui rogne les ailes, les relations médiocres qui étouffent, les compromis qui mystifient, les certitudes qui immobilisent… Mais de l’autre côté, il y a l’inattendu d’une rencontre, un rêve à poursuivre, et l’amour vrai, celui qui nous grandit »

Ma note : 7/10

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