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Frangines – Adèle Bréau

Frangines – Adèle Bréau

Quatrième de couverture :

Mathilde, Violette et Louise sont sœurs. Depuis l’enfance, elles vivent leurs plus belles heures à la Garrigue, une bâtisse que leurs parents ont achetée autrefois à Saint-Rémy-de-Provence. Tout les opposé et pourtant rien ne peut séparer Mathilde, éblouissante et dominatrice, Violette, qui a grandi dans l’ombre de son aînée, et Louise, la benjamine, née des années plus tard.

Cet été, les frangines se réunissent dans la demeure familiale pour la première fois depuis le drame de l’année précédente. Entre petites exaspérations et révélations inattendues, ces retrouvailles vont bouleverser à jamais leur vie. Car les murs de la Garrigue, gardiens des secrets de trois générations, ne les protégeront peut-être plus.

Avec délicatesse et humour, Adèle Bréau nous plonge dans une histoire de famille qui pourrait être la nôtre et nous fait passer du rire aux larmes.

Mon avis :

Il s’agit de mon premier livre de cette auteure et j’ai vraiment aimé son style d’écriture et les émotions transmises à travers cette histoire familiale émouvante. Où chacun d’entre nous peut s’y reconnaître à travers des pans de vie, des souvenirs partagés entre frangines.

J’ai vraiment passé un excellent moment grâce à cette saga générationnelle, très féminine mais où les hommes sont également présents, dans des rôles plus secondaires. Une lecture parfaite pendant cette période estivale où l’on profite du chant des cigales, des rires des enfants, des plongeons dans la piscine et où l’on respire cette délicieuse odeur de lavande.

Nous sommes plongés dans les souvenirs d’enfance, des vacances passées dans cette villa du sud à laquelle les frangines sont profondément attachées. Les chapitres alternent entre passé et présent. De nombreux thèmes sont abordés et participent à la richesse de cette histoire.

Trois frangines, qui s’aiment profondément, malgré leur lot d’incompréhensions, de querelles et jalousies mais qui apprécient tant de se retrouver et passer du temps ensemble. Malgré des caractères bien différents et leur manière de gérer leur vie avec sensibilité, doute, force ou détermination, on ressent la complicité qui les unit. Leur place dans la fratrie a également joué un rôle déterminant, leur apportant une personnalité dominante ou plus en retrait.

Un événement récent a bouleversé leurs vies et les amène à de nombreuses réflexions. Elles vont faire bloc, se serrer les coudes et être plus soudées que jamais, même si les petites réflexions ne sont jamais loin. Apprendre à faire table rase du passé pour accepter son présent avec lucidité et envisager l’avenir sous les meilleurs auspices. Ce qui nécessitera une bonne dose de courage, d’aveux touchants afin de se dévoiler avec pudeur et sincérité.

Cette saga dévoile de nombreux secrets dans l’unique but de protéger ceux qu’on aime même si le poids des non-dits peut être douloureux, des trahisons, des rivalités et rancunes, de la souffrance. Mais l’amour fusionnel et inconditionnel est incontestablement l’élément le plus marquant du livre. Une véritable ode à la famille et à l’amour fraternel, aux liens du sang qui fait du bien.

On passe des rires à l’émotion vive au fil des confidences. On apprend à découvrir ces frangines, à s’identifier à elles en fonction de son propre parcours. A travers leur force mais surtout leur fragilité et leurs doutes, elles vont se révéler terriblement attachantes. Alors oui, j’aurais bien aimé faire durer cet été en leur compagnie, partager toujours plus de ces moments où la convivialité est reine.

Certains sujets se révéleront plus délicats à aborder en famille parce qu’il n’est pas toujours facile de se dévoiler corps et âme, de se mettre à nu face à ceux que nous aimons plus que tout. Il y a également une véritable quête de soi pour parvenir à vivre en total accord avec ses convictions et désirs. J’ai aimé ces confidences fébriles, mais qui renforcent indéniablement l’amour. Il n’y a pas d’âge pour être heureux et assumer ses choix de vie.

Mes extraits :

• « Maman, il faut que tu apprennes à dire les choses, à insisté Violette. Si tu gardes tout pour toi, ça pourrit de l’intérieur et ça ne résout rien. Yves aussi lui reprochait de s’enfermer, d’être inatteignable, de préférer se murer parfois dans le silence plutôt que d’affronter les conflits »

• « Les événements de l’été précédent lui ont fait prendre conscience de la brièveté de l’existence et, surtout, des choix qu’il faut prendre pour soi-même sans se laisser porter par ceux des autres »

• « Il faut croire qu’on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans l’intimité des gens, même ceux qui nous sont les plus proches »

• « Vous savez Lisa, la sexualité c’est plus compliqué que cela. Aujourd’hui beaucoup de jeunes disent qu’ils tombent amoureux d’un être humain, pas d’un homme ou d’une femme. Au gré de leurs vies, de leurs rencontres. Tout peut arriver. C’est quand même bien plus joli de raisonner comme ça, non ? »

• « Vous devriez leur dire. On a tous nos secrets. Mais celui-ci est trop important pour le cacher à ceux qu’on aime. Ça vous allégerait. Je sais, je ne suis rien pour vous, et vous pouvez bien décider de votre vie, mais c’est aux inconnus qu’on se confie le mieux, et c’est peut-être leur rôle à eux d’oser dire les choses »

• « Maman répète qu’avec des sœurs on peut dire les choses, parce qu’une sœur ça reste toujours là. Que ça n’est pas comme une copine, qui peut s’envoler du jour au lendemain »

• « Jeanne, attendrie, s’était dit que les âmes sœurs existaient bel et bien, de celles avec lesquelles l’évidence s’impose »

Ma note : 9/10

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