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Et ton cœur qui bat – Carène Ponte

Et ton cœur qui bat – Carène Ponte

Quatrième de couverture :

Au Meilleur Ami de l’Homme : un hôtel insolite où devant chaque chambre vous attend un petit chien abandonné que vous pourrez adopter ou non en partant.

Voyag’Elles : un guide touristique « spécial femmes » que Roxane a crée avec son amie Sam, et auquel elle a adjoint un blog irrésistible où elle raconte ses péripéties dans ton les coins de France.

Roxane : en dehors de son blog, une boule de souffrance rongée de culpabilité, et de haine envers le responsable de son malheur. Mais dans l’hôtel où Roxane a décidé de poser ses valises pour Voyag’Elles, il y a des personnes sages qui, malgré les cruautés du destin, se consolent grâce aux petits bonheurs de la vie…et y trouvent la force d’affronter le lendemain.

Mon avis :

Après avoir lu plusieurs livres de cette auteure, et tous appréciés, celui-ci est cependant, sans conteste, mon préféré. On y retrouve sa plume aussi douce que pleine d’humour. J’avoue ressentir une vraie tendresse pour Carène Ponte. J’apprécie énormément son style d’écriture. Ce dernier livre m’a véritablement touchée dans mon cœur de maman, de femme d’une manière plus générale.

Cette fois-ci, nous partons à la découverte de nouvelles belles personnes. A commencer par Roxane, qui apparaît pleine d’humour dans chacun des articles qu’elle écrit pour son blog, passionnée par l’aventure et la découverte de nouveaux lieux insolites qu’elle aime faire partager à ses lecteurs. Son humour contraste, pourtant, avec le drame qu’elle a vécu un an auparavant et cette douleur qui la ronge. Elle apparaît si touchante dans sa souffrance. Comment ne pas comprendre les émotions qu’elle traverse ?

Afin de quitter son domicile dans lequel elle ne parvient plus à respirer, elle décide de partir en Camargue à l’affût de nouveaux lieux et de nouvelles expériences à partager avec sa communauté. En choisissant un hôtel au nom insolite, elle va s’offrir bien plus qu’un dépaysement. Elle va y rencontrer des personnes enthousiastes, bienveillantes, à l’écoute. Des personnes auxquelles elle risque de s’attacher bien plus que ce qu’elle pouvait imaginer.

Elle est accueillie par Frédéric, le propriétaire de l’hôtel et sa fille Albane, passionnée, enjouée, au caractère très affirmé et n’ayant pas sa langue dans sa poche. Elle va également faire la connaissance d’un septuagénaire attachant et d’une tendresse remarquable Gwenole. Un homme qui fait la collection de cravates particulièrement colorées et qui vit, lui aussi, un terrible drame. Chacun a sa propre manière d’affronter et surmonter ses souffrances. Ils vont se comprendre mutuellement d’une manière tellement évidente. Entre confidences et soutien, ils vont inévitablement s’aider à aller de l’avant.

Ce livre aborde des thèmes graves, tels que la mort, la maladie. Une écriture qui nous rappelle sans cesse l’importance d’aimer ses proches chaque jour plus fort, de se le dire, de savourer pleinement chaque petit bonheur que la vie nous offre.

Les mots de Carène pour parler des étapes du deuil, du déni à la colère, de la culpabilité à la haine, jusqu’à l’acceptation m’ont profondément touchée. Se pardonner à soi-même pour pouvoir pardonner à l’autre. Poursuivre sa vie n’est pas oublier. Trouver le courage d’accepter un nouveau bonheur sans se sentir coupable mais en pensant et aimant toujours aussi fort ceux qui nous ont quitté. Un chemin ô combien douloureux, épique qui m’a fait verser de chaudes larmes.

Pour toutes les émotions procurées, des larmes mais aussi du rire, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman bouleversant de vérité afin d’aimer nos proches toujours plus fort et avoir conscience que la vie peut se révéler si fragile, si brutale. Et que rien ne pourra jamais nous faire revenir en arrière une fois qu’un geste d’imprudence est commis et peut se révéler fatal. Une véritable réflexion sur la vie, que l’on soit victime ou coupable.

Mes extraits :

• « La vie est mal faite, on devrait savoir quand le moment arrive de prononcer les phrases qui comptent »

• « La fuite n’est qu’une illusion »

• « Il ne m’a pas questionnée sur ce qu’il a entendu tout à l’heure dans ma chambre. Il fait partie de ces personnes qui ne forcent pas à la confidence, qui ne cherchent pas par tous les moyens à vous faire parler alors que vous n’en avez pas envie. Mais comme je sais qu’il est aussi de ceux qui savent écouter, je me décide à lui raconter »

• « Pardonner ne veut pas dire aimer ni même oublier. Mais ça vous permettrait sans doute de vous alléger et d’aller de l’avant. D’arrêter de vous faire du mal »

• « Vous êtes l’une des plus belles personnes qu’il m’ait été donné de rencontrer . Je n’ai jamais trouvé qu’on devait mesurer l’importance des gens à la longévité de la relation. Vous et moi, on se connaît depuis à peine quelques semaines, pourtant vous comptez beaucoup pour moi »

• « A quoi bon ajouter de la haine et de la colère à la douleur de la perte ? Quand il arrive un malheur, on voudrait tous réécrire l’histoire, avoir fait d’autres choix, avoir prononcé d’autres mots. Mais à quoi bon puisqu’on ne peut pas ? »

• « La vie doit continuer et c’est moins difficile si on s’allège un peu de tous les scénarios possibles et de tous les reproches »

• « Chacun fait comme il peut pour gérer son chagrin »

• « Parce qu’on ne peut rien changer à ce qui s’est passé. Parce qu’on peut passer sa vie à se culpabiliser, à se dire qu’on aurait dû prendre d’autres décisions, au bout du compte la réalité sera toujours la même. Parce qu’il est inutile d’ajouter de la colère à la tristesse. Parce qu’il est temps de vivre avec cette réalité. Parce que vivre avec, ce n’est pas oublier »

• « Tu as peur de t’attacher parce que c’est prendre le risque de le perdre et d’être malheureuse. Mais c’est la vie, ça ! Et on ne s’immunise pas contre la vie »

• « Tu sais, ceux qui sont partis ne le sont jamais vraiment tant qu’on continue à les aimer et à penser à eux »

• « Pendant des mois, j’ai tout fait pour mettre son décès à distance, cherchant presque à en occulter la réalité. Sauf que personne n’a de contrôle sur ses souvenirs et que ceux-ci se manifestent avec d’autant plus de violence qu’on tente de les évincer. Alors qu’au final, sentir aujourd’hui sa présence agit comme un baume sur la plaie »

Ma note : 9/10

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