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N’oublie pas de laisser la place à l’inconnu(e) – Sophie Villers

N’oublie pas de laisser la place à l’inconnu(e) – Sophie Villers

Quatrième de couverture :

Sarah vit a Bruxelles. Lorenz aussi. Elle a perdu l’homme de sa vie. Il pense qu’il ne connaîtra jamais le grand amour. Elle essaye de surmonter le deuil. Il évite tout sentiment. Ils ne se connaissent pas. Mais ils s’écrivent bientôt tous les jours et partagent leurs secrets les plus intimes. La vie leur a joué de nombreux tours. Vont-ils pouvoir faire le chemin vers d’autres lendemains en laissant la place à l’inconnu(e) ?

Mon avis :

Cela faisait un petit moment que je voulais découvrir ce livre. Je trouve le titre magnifique et la couverture a également attiré mon regard. Ce premier livre est une belle réussite pour l’auteure qui aborde un thème difficile et douloureux. Les chapitres, très courts, alternent entre Sarah et Lorenz.

Sarah, maman de trois enfants, a perdu brutalement son mari il y a deux ans. Elle essaie de surmonter son deuil mais après avoir partagé vingt ans d’amour sans nuages, il y a des hauts et des bas. Alors que son meilleur ami Olivier et l’une de ses filles se mettent en tête de lui trouver le prince charmant, elle se pose des tas de questions qui la freinent. Sentiment de trahison envers son mari, perte de confiance en elle, peur de souffrir en s’exposant à nouveau aux sentiments.

Quand à Lorenz, jeune quadragénaire au physique d’Apollon, il n’a jamais rencontré le véritable amour. Chacune de ses relations l’ont entraîné dans un monde où superficialité et solitude dominaient. Un manque de sincérité et d’honnêteté dans les sentiments de manière systématique. Alors qu’il ne rêve que de partager sa vie avec une femme qui saura dépasser ses seuls atouts physiques afin de porter ensemble leurs sacs de souvenirs, de joie et de peine. Un vrai couple où la complicité, le respect et l’Amour nourrira leur quotidien. Il n’aspire qu’à connaître le grand amour.

Alors que la mère de Lorenz lui offre son cadeau d’anniversaire, elle lui écrit un message subjectif afin de lui ouvrir les yeux. Une phrase pour le guider vers LA rencontre capable de bouleverser sa vie. Ne pas avoir peur de laisser les portes ouvertes à la nouveauté et écouter son cœur.

Après s’être inscrits sur une application de rencontre, plus par curiosité que par réelle envie ou désir, Sarah et Lorenz vont échanger de nombreux messages. Ils vont d’abord partager des instants de vie, avec humour et bienveillance. Puis, ils vont se confier l’un à l’autre avec beaucoup de pudeur et sagesse. Avec des mots simples et d’une justesse implacable. Ils vont remplir le vide que la vie a créé en eux. Cette belle relation d’amitié va les enchanter, les ravir. Sauront-ils franchir le pas de la rencontre après avoir échangé autant de messages ? La relation dans la vie réelle peut-elle être aussi belle et magique qu’elle l’est derrière un écran ? Parviendront-ils à dépasser leurs nombreuses barrières afin de laisser la place à l’amour ?

J’ai vraiment aimé l’espoir que fait naître ce beau et touchant roman. On peut être abîmé par la vie pour différentes raisons, comme les personnages du livre, mais accepter ses souffrances pour les dépasser et garder foi en l’avenir. Accepter d’aimer et d’être aimé à nouveau, malgré le fait d’avoir perdu son grand amour. On n’oublie rien, on apprend juste à vivre avec les événements qui ont traversé notre existence. Apprendre à gérer le manque et l’absence. Toujours croire en la force de la vie et l’amour avec confiance. Continuer à vivre tout simplement.

En découvrant les remerciements de Sophie Villers, on comprend évidemment toute la place que ce livre prend dans sa vie et l’histoire qu’est la sienne. Comment ne pas être encore plus touchée et bouleversée par ses mots…un récit qui prend tout son sens…Je crois que peu importe les drames que l’on peut vivre, il est essentiel de garder ce message plein d’espoir dans un coin de sa tête : « N’oublie pas de laisser la place à l’inconnu(e) »….

Mes extraits :

« Plaire n’est pas être aimé. Et les images de son couple ont beau souligner l’accord de leurs traits parfaits, l’harmonie de leurs sourires, ça ne les a pas préservés de la solitude dans laquelle ils se sont perdus »

• « Malgré le partage évident des non-sentiments qu’ils ont a présent l’un pour l’autre, il l’entend pleurer sur le gâchis qu’à été leur relation, entre non-dits, frustrations et gestes manqués »

• « Il se demande si, comme son père, il aura un jour la chance de partager sa vie avec une femme qui le rendra heureux et avec qui il adorera chaque jour passé à ses côtés parce qu’elle sera auprès de lui »

• « Il ne reviendra pas, la coupe la petite, doucement, mais fermement. C’est dur, mais c’est comme ça. Nous sommes vivants ! Essaie juste de ne pas l’oublier »

« Diktat insupportable qui pousse à la culpabilité les handicapés du cœur et les malchanceux de l’amour – ne peut-on simplement vivre par soi-même en se laissant porter par les bonheurs simples de l’existence et la richesse du monde ? »

« C’est fou comme un regard peut s’éteindre après un drame. Elle se souvient de cette lueur qu’il avait constamment dans l’iris. Elle guette chaque jour son retour. En attendant, elle tâche de dissimuler ses ailes abîmées et son propre regard délavé »

• « Elle s’approche de son adolescente et lui embrasse le front. Elle leur a toujours embrassé le front comme si c’était la partie la plus précieuse de leur corps. C’était un peu comme leur embrasser l’âme. Leur enlever en un baiser tous les parasites qui pourraient s’y loger impunément »

• « Cet homme lui devient vraiment indispensable. Une relation épistolaire dont elle attend tout et rien à la fois. Mais qui lui fait beaucoup de bien »

• « Parce que ça fait du bien, quelquefois, une bonne gifle aux peurs, quand elles viennent envahir l’espoir et assombrir du même coup l’avenir »

« Tu auras toujours une certaine forme d’amour pour Marc. Indéfectible. Intarissable. Il vivra éternellement à tes côtés, bien vivant à travers tes souvenirs qui continueront inlassablement à raviver l’amour que tu as pour lui. Les défunts ne cessent pas d’être aimés simplement parce qu’ils sont absents »

Ma note : 7,5/10

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