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Le Petit Didier – JoeyStarr

Le Petit Didier – JoeyStarr

Coucou tout le monde. Je vous présente ma deuxième lecture dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs Pocket. Je me suis plongée dans ce livre sans trop savoir ce que j’allais y découvrir. On connait tous JoeyStarr et l’image sulfureuse du chanteur du groupe de rap NTM. De manière générale, j’aime découvrir qui se cache derrière un personnage public. Dépasser mes préjugés. L’occasion de comprendre comment il en est venu à adopter une attitude provocatrice.

Parce que, souvent, derrière une attitude exubérante se cache une enfance malmenée et chaotique. Avec la seule volonté d’attirer le regard pour montrer qu’on existe, ne pas se faire oublier et avec la soif d’être aimé. J’aime aller plus loin dans ma connaissance de l’autre, essayer de percevoir les blessures que l’on tente de cacher en criant sa rage. Alors on aime ou on n’aime pas le personnage. Mais ce livre a le mérite de nous ouvrir un pan de son histoire, et l’occasion de le découvrir sous un autre jour. Une manière honnête de se dévoiler avec justesse.

Didier Morville, alias JoeyStarr, grandit dans une cité où son unique horizon est ce qu’il aperçoit par la fenêtre de l’appartement où il vit avec son père. Un homme froid qui ne montre guère d’intérêt à son fils. Ce dernier qui se sent mieux chez les autres que chez lui ou mieux chez lui lorsque son père n’y est pas. Il lui manque la présence rassurante, douce et bienveillante d’une maman pour prendre soin de lui. Un enfant qui se construit de manière solitaire, qui s’ennuie et va donc commettre des bêtises, tomber dans des dérives. Cependant, à travers le foot, il découvrira l’amitié, la solidarité et un esprit convivial. Quelques repères précieux et une certaine importance. Cette sensation d’être utile et bon quelque part. Se sentir exister au sein d’un groupe.

Un livre très court que j’ai lu en quelques heures seulement. A mon goût, il a manqué de la profondeur à l’histoire du petit Didier qui est restée trop superficielle. Cela n’engage évidemment que moi. Et sa fin a laissé un goût d’inachevé. J’aurais aimé connaître la suite de l’histoire de ce gamin qui a subi et grandit dans un climat hostile. Mais elle a le mérite d’être racontée avec sincérité.

Mes extraits :

• « J’ai des lacunes. Je ne suis pas suffisamment apaisé pour apprendre des choses. Il faut être un peu au calme, pour apprendre. Or mon père et moi entretenons une relation qui n’est pas calme. Quand il s’approche de moi, j’ai souvent un moment de recul. Comment lui demanderais-je de l’aide, de m’apprendre ? »

• « Finalement, je suis spectateur de tout ce qui m’arrive. Spectateur de ma vie. Parfois, on subit. Et il y a plusieurs façons de subir. J’ai l’impression d’avoir un soleil dans le ventre, mais il ne peut sortir »

• « Je n’affronte pas mon père, je ne le ferai jamais. A aucun moment je ne me dresse contre lui. Jamais je n’ai eu envie de lui sauter à la gorge directement. Déjà parce que quelque chose en moi m’en empêche. Ensuite parce que j’aime ce type, je n’ai que lui »

« Il n’est pas rare que les premiers deviennent les derniers. Le fort en maths chante comme une casserole, la championne d’orthographe a le sifflet coupé sur scène. On dirait qu’il y a finalement une justice en ce bas monde »

Ma note : 6/10

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