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Le jour où je me suis aimé pour de vrai – Serge Marquis
Livre : Le jour où je me suis aimé pour de vrai – Serge Marquis

Le jour où je me suis aimé pour de vrai – Serge Marquis

Quatrième de couverture :

Maryse est une femme belle, intelligente et affreusement narcissique. Elle est aussi la mère de Charlot, fils singulier, qui l’émerveille et l’exaspère à la fois. C’est que Charlot, tel le Petit Prince, la confronte à des questions philosophiques désarmantes de vérité. Animé d’une humanité à fleur de peau, Charlot fait valser les certitudes de sa mère et de beaucoup d’autres. Il va prouver qu’en cessant de se regarder le nombril, on peut accéder au vrai bonheur et apprendre à s’aimer pour de vrai

Mon avis :

Ce livre m’a véritablement secouée, bien au delà ce que je pouvais imaginer. Charlot, 9 ans, est un enfant peu ordinaire. Grâce à sa lucidité désarmante qu’il a sur le monde qui l’entoure, il nous emmène loin dans notre réflexion sur la manière dont nous gérons nos vies et l’énergie que nous mettons dans le paraître. Ce qui, au final, est nous emmène très loin de la personne que nous aimerions être. Il nous rappelle l’importance d’apprendre à vivre avec nos blessures.

Maryse, sa mère est neuro pédiatre spécialisée dans le cancer. Ses études de médecines l’ont poussée à se sentir supérieure grâce au pouvoir qu’elle donne sur la vie et la mort. Elle reste retranchée derrière son besoin d’être la meilleure, son moyen de se mettre à l’abri et de ne pas être attaquée. Alexandrine, sa meilleure amie, est sage femme. Cette dernière a fait de son engagement professionnel une vocation. La réussite et le succès n’ont jamais eu aucun intérêt pour elle. Maryse a été quittée par le père de Charlot lorsqu’elle était enceinte. Seule avec son fils, elle gère l’école et sa carrière….une histoire tellement ordinaire….

Avoir un enfant c’est aussi voir s’écrouler certaines de nos plus grandes certitudes, apprendre à nous remettre en question. Avoir un enfant nous oblige à arrêter de nous regarder le nombril et d’être centré sur nous mêmes. Cela nous apprend à nous tourner vers les autres.

Lorsque Charlot apprend qu’il souffre d’une atrophie du nerf optique, leurs vies chavirent. Il se sent exclu à l’école à cause de ses yeux. Il se consacre au dessin et à la peinture, deux activités qui l’apaisent et le protègent de la douleur qu’il ressent. Charlot a deux amis : Hamid qu’on traite de terroriste juste parce qu’il est arabe et Marie Lou qui est muette suite à une méningite contractée lorsqu’elle était enfant. Ils sont unis dans leurs différences et sont très complices. Un trio d’enfants reliés par leur solitude. Lorsqu’Hamid sera retrouvé pendu dans sa classe, le destin de chacun s’en trouvera bouleversé.

Maryse sent l’évolution en elle. Aidée par les recherches de Charlot et Marie Lou concernant les dessins d’Egoman, par les remarques subtiles de son ami psychiatre Georges qui souhaite inviter les deux enfants à présenter leurs travaux dans un congrès. Ces deux enfants sont courageux et ont une soif de vivre.

On va suivre, dans un deuxième temps, le parcours de Charlot et Marie Lou adolescents. De confidents, ils sont devenus amoureux et passent tout leur temps ensemble jusqu’à ce qu’un nouveau drame vienne les frapper. La maladie va leur apprendre à vivre ensemble, en se serrant les coudes, à faire passer les besoins de l’autre avant ses propres besoins, à s’écouter, à mieux se connaître, à se parler et se dévoiler sans crainte…..Charlot est rempli d’attention envers l’autre, de délicatesse et de bonté.

Je ne tiens pas à raconter toute l’histoire, juste donner envie de lire ce livre rempli d’humanité, de tendresse, d’amour malgré les drames qui remplissent nos vies. J’ai vraiment été bouleversée par cette lecture, par autant de sagesse, par les messages délivrés, par le simple fait de nous rendre toujours plus vivants. Les messages délivrés sont très clairs en agissant comme une réelle piqûre de rappel :

• Ne jamais permettre à notre égo de nous empêcher d’aimer et se laisser aimer

• Ne pas chercher à être intéressant, il y a des choses tellement plus importantes dans la vie comme aimer

• L’importance de dire je t’aime tant qu’il est encore temps

• S’ouvrir aux autres et être dans la bienveillance

Mes extraits :

• « Il est là, le véritable harcèlement. Quand les coups s’inscrivent dans le mental. Un simple regard du bourreau suffit à tout déclencher »

• « L’ego est partout. Il envahit tout. Il angoisse les enfants et les rend malades »

• « J’enviais l’aisance avec laquelle ils entraient en relation avec les autres, cette sensibilité qu’on appelle parfois l’intelligence émotionnelle »

• « Il ne faut pas que tu aies tout le temps envie d’être aimé. Il faut juste que tu saches que tu es tout le temps capable d’aimer. Et que tu t’en souviennes toujours…….Le jour où l’on ferme les yeux et où l’on entend le murmure des étoiles, l’ego se dissout »

• « L’amour soigne la peur »

• « On ne mourra plus du cancer. On mourra de ne pas avoir vécu. On mourra d’amertume, de mépris et d’indifférence. On mourra de regrets et de remords. On mourra de se rendre compte qu’on n’a pas suffisamment aimé »

• « L’ego est une invention des hommes pour apaiser la peur du vide, du néant, du sentiment de ne pas exister. On existe en laissant l’égo céder sa place à la Présence »

• « La majorité des êtres humains ignorent ce que signifie l’expression se connaître. On regarde du côté des rêves à réaliser, des désirs à satisfaire, du besoin de réussir, alors qu’il suffit de découvrir ce que veut dire être là. Une présence à tout ce qui se passe en nous et autour de nous. Plus particulièrement à ces pensées qui nous polluent et mobilisent toute notre attention. Il suffit juste de découvrir l’ordinaire des jours plutôt que de vouloir devenir extraordinaire »

• « C’est si dangereux, la volonté de perfection : on maquille la vérité pour ne jamais décevoir, pour ne pas être rejeté »

• « Un amour préoccupé de l’idéal de l’autre, des rêves de l’autre, du sens que l’autre donne à sa vie »

• « Le silence vide la tête »

• « Il faut s’observer. La peur, le désir, tout ! C’est aussi une façon d’être dans le présent. Ressentir ce qui traverse notre corps, que ce soit agréable ou pas. Il faut être attentif »

• « Egoman a tout le temps peur de perdre ce qu’il croit posséder. Cela l’empêche de découvrir ce qu’aimer veut vraiment dire. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, il n’y avait plus de Je. Seulement une présence aimante »

• « Tu as changé quelque chose dans ma vie »

• « L’amitié entre un homme et une femme est possible quand Egoman ne s’en mêle pas, avec son besoin de posséder l’autre »

• « Tous les humains qui s’affairent à devenir eux-mêmes perdent leur temps. On ne peut pas devenir soi-même. On ne peut qu’être soi-même. Être là est la seule solution, il n’y a pas d’autre remède à la peur, à l’angoisse, à toutes les formes de souffrance psychique, au vieillissement, aux pertes….Être là »

• « Est ce qu’il y a quelque chose après la mort ? Je voudrais tellement. Juste pour aider ceux qui restent à cesser d’avoir peur. Peur de ne pas avoir dit je t’aime assez clairement. A leurs frères, sœurs, amis, parents. Peur de ne pas avoir été assez entendu. C’est la seule trace qu’on veut laisser…..On remet souvent à plus tard ce qui est important, jusqu’à ce qu’on finisse par réaliser qu’il est trop tard »

La tâche principale de l’esprit est de libérer l’homme de son égo – Albert Einstein

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