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La Part des Anges – Bruno Combes

La Part des Anges – Bruno Combes

Quatrième de couverture :

Lisa a perdu le goût de vivre depuis la mort accidentelle de son fils. Avec son mari et sa fille, elle quitte Paris pour s’installer dans une ferme isolée au fin fond du Périgord, La Part des Anges, dans l’espoir de se reconstruire. En vain…Jusqu’au jour où Lisa découvre, niché dans le grenier de la vieille bâtisse, le journal d’Alice qui a vécu à La Part des Anges quatre-vingts ans auparavant. Page après page, Alice y raconte toutes les épreuves que la Seconde Guerre Mondiale lui a fait traverser, de son mari déporté en Allemagne aux pires souffrances qu’elle a dû endurer pour assurer la sauvegarde de sa famille. Deux âmes égarées vont ainsi se rencontrer à l’abri des murs de ce lieu mystérieux. Devant le courage d’Alice, Lisa trouvera-t-elle la force de se reconstruire ?

Chapitre 21 – Garder l’espoir

Mon avis :

Il y a des auteurs, dont l’écriture pleine de douceur, d’humanité, justesse et émotion, font énormément de bien. Bruno Combes est entré dans ma vie en 2016 avec « Seulement si tu en as envie ». Un véritable coup de foudre littéraire qui ne fait que s’amplifier à chaque nouvelle sortie. Je me retrouve tellement dans chacune de ses histoires et la manière de les raconter. Ses personnages sont littéralement ancrés en moi. Rarement un auteur parvient à s’émouvoir à chaque nouveau livre. Bruno Combes en fait véritablement partie.

Après « Je ne cours plus qu’après mes rêves » qui fut mon coup de cœur 2019, j’attendais la parution de son nouveau livre avec impatience. Et je dois avouer que « La Part des Anges » m’a une nouvelle fois bouleversée. Lisa et Hugo, qui ont vécu le pire drame de la vie, m’ont ému aux larmes. Mon cœur de maman a chaviré devant tant de courage, tant d’amour.

L’histoire de Lisa et Hugo peut malheureusement arriver à n’importe qui, malgré toutes les précautions prises. Une seconde d’inattention peut suffire à faire basculer la vie d’une famille entière. Comment parvenir à se reconstruire, malgré la culpabilité et la douleur inhumaine, après avoir vécu le plus terrible des drames : la perte de son enfant ?

Découvrir Lisa parlant à son fils Théo à chaque fois qu’elle lui rend visite sur sa tombe m’a profondément bouleversée. Son besoin viscéral de se confier à son fils disparu, de lui rester fidèle de tout son être, de continuer à le faire vivre comme s’il pouvait l’entendre, l’apaise et la soulage. Impossible de lire ses lignes sans comprendre la douleur de cette maman, face au manque de son fils, et de ne pas verser un torrent de larmes.

Alors que rien ni personne ne parvient à sortir Lisa de sa léthargie et de sa souffrance, elle découvre un carnet et des lettres de correspondance échangées entre Alice et Gabriel, datant de la Seconde Guerre Mondiale. Alors que tous ses proches s’inquiètent énormément pour elle de la voir s’enfermer dans le passé, elle est convaincue que les confidences d’Alice vont l’aider à se reconstruire. Elle sent que cela représente une véritable quête personnelle pour elle-même.

Le parcours d’Alice, empli de drames, va aider et guider Lisa sur le chemin de la reconstruction. Elle se sent moins seule dans sa douleur d’avoir perdu un enfant. Le fil conducteur, puissant et tellement évident, entre ces deux femmes, leur permettra -t-il de trouver la paix tant recherchée ? Lisa trouvera-t-elle la force de puiser tout au fond d’elle, afin de se tourner vers l’avenir ? Avec Hugo, son mari, parviendront-ils à rester soudés malgré le chagrin qui les noie ?

Ce livre fait véritablement du bien, aide à garder confiance en la vie malgré les pires drames de l’existence. Croire en la présence d’un ange gzrdien qui veille sur nous, nous protège. Le message délivré que la vie doit être plus forte que tout est tellement bouleversant. Rester debout coûte que coûte. Chaque mot de l’auteur nous élève toujours plus haut.

Chapitre 23 – La vie plus forte que tout

Mes extraits :

• « On ne peut pas faire le deuil d’un enfant, on accepte, c’est tout. C’est un long cheminement personnel que vous devez accomplir. Lorsque votre culpabilité s’estompera, et seulement à ce moment-là, vous vous autoriserez à vous tourner vers l’avenir, vers la vie »

• « Les enfants ont des capacités d’adaptation bien supérieures à celles des adultes »

• « Hugo et Lisa ne supportaient pas les conflits. Inconsciemment, ils pensaient que l’affrontement des points de vue était synonyme de rupture, sans aucun doute un reste de leur éducation où ils avaient pris l’habitude de ne pas exprimer leurs ressentis, alors chacun faisait l’effort de prendre sur lui, quitte à prolonger les malentendus »

• « Hugo avait trop contenu sa peine et son chagrin. Il n’avait rien exprimé ou si peu de choses, toujours obnubilé par ce seul et unique objectif : le bien-être de sa famille »

• « Marie reprit rapidement le dessus sur ses émotions, l’habitude de ceux qui ont connu la guerre. Se contenir à tout prix, ne rien exprimer, ne rien montrer, se méfier de tous et de tout. C’était la règle, la condition de la survie »

• « La vraie richesse, ce n’est pas de trouver de l’or, c’est de transformer ce que l’on a en or ! Ton trésor, fabrique-le toi-même »

• « Deux destins, deux femmes qui n’avaient rien en commun, qui n’avaient pas vécu à la même époque, mais qui, sans le savoir, s’étaient cherchées et trouvées. Deux solitudes blessées par les épreuves de la vie qui, à travers l’histoire de l’autre, tentaient de trouver la paix. Lisa avait besoin de la force que dégageait Alice. Cela lui permettait d’imaginer que malgré les tourments et la tristesse qui l’habitait, une reconstruction était possible »

• « Le malheur doit toujours frapper à notre porte pour que les plus belles rencontres d’une vie puissent avoir lieu »

« Le silence est un poison qui tue lentement »

• « Alice devait agir et non pas se lamenter sur son sort. C’est sans doute une des raisons de cet inimaginable courage dont elle avait fait preuve et de la force qu’elle avait pu déployer pendant près de six ans »

• « Tu vois, il y a des choses qui nous dépassent, auxquelles nous ne pouvons rien. Il ne sert à rien de lutter, il faut accepter »

• « Les deux étoiles, comme deux anges. Les nuages sont trop épais, mais elles sont là et c’est le plus important »

• « Elle avait toujours en elle ce vide qui ne s’effacerait jamais et qui provoquerait encore un manque de confiance pour assumer les décisions les plus importantes. Elle avait toujours besoin de se confier, mais plus pour se plaindre et inlassablement ressasser sa tristesse »

• « Le manque de toi est toujours aussi intense, mais j’ai compris que la vie est plus forte que tout »

• « Le souvenir des bons moments passés avec ce petit homme parti bien trop tôt avait remplacé cette nostalgie qui empêche d’avancer »

• « Les épreuves ne se comparent pas, elles se vivent et se surmontent »

Ma note : 10/10

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