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Là où le bonheur se respire – Sophie Tal Men

Là où le bonheur se respire – Sophie Tal Men

Quatrième de couverture :

Pour Lily, apprentie parfumeuse, les parfums subliment la vie : ils nous construisent, nous éveillent et nous guident. Aussi, quand sa petite sœur Clarisse est hospitalisée à la suite d’une grave chute de cheval, Lily fera tout pour stimuler ses sens et lui redonner le goût de vivre. Sa méthode, retourner sur l’île d’Ouessant, berceau de leur enfance, à la recherche des odeurs chères à Clarisse. A l’hôpital, seul Evann, externe en médecine, soutiendra son projet fou et un lien fort naîtra entre eux. Au fil du temps, les deux complices réaliseront que c’est leurs âmes blessées qu’ils cherchent à soigner, car prendre soin des autres, c’est aussi prendre soin de soi.

Mon avis :

Je redécouvre avec plaisir la plume de l’auteure, pleine d’humanité, douceur et bienveillance. Un livre très agréable à lire, qui fait réellement du bien. On retrouve avec un immense plaisir quelques personnages de ses précédents romans, dont Mari-Lou et Evann. Ce dernier, qui semble éprouver toutes les peines du monde à se débarrasser de son costume de clown pour enfiler celui, plus sérieux d’externe.

Aidé par les conseils de Mari-Lou, qui souhaite le voir prendre au sérieux ses études de médecine, il s’intéresse au cas de Clarisse, arrivée dans le service de neurologie suite à un accident de cheval. Entourée de l’affection d’Hugo et d d’la présence de sa sœur Lily, elle semble totalement indifférente, comme absente et ne ressentir aucune émotion.

Lily s’implique, corps et âme, pour aider sa sœur mais semble totalement impuissante. Elle a le projet fou de vouloir réveiller ses sens en créant les odeurs les plus chères à son cœur. Réussira-t-elle à la sortir de la léthargie dans laquelle Clarisse se réfugie ? Malgré toute sa bonne volonté et son don de créatrice, Lily parviendra-t-elle à aider sa sœur autant qu’elle le désire ?

J’ai totalement adhéré à cet univers d’odeurs que nous propose Sophie Tal Men, à l’importance que les senteurs peuvent avoir dans nos vies. Que ce soit le souvenir d’un parfum porté par nos mères ou grands-mères, l’odeur de nos enfants que nous aimons plus que tout porter sur nous, le parfum d’un bouquet de fleurs qui embaume nos intérieurs ou la délicieuse odeur d’un gâteau qui cuit dans notre four, ce sont ici que des souvenirs merveilleux et inoubliables.

J’ai adoré retrouvé Yvonne, la patronne si attachante et maternelle du Gobe-Mouches, avec sa si forte personnalité, toujours à l’écoute de ceux qui viennent se retrouver au comptoir de son bar et à offrir le meilleur de la cuisine bretonne. Et à force de m’imprégner de l’esprit si particulier de l’île de Ouessant, je ressens comme une irrépressible envie d’aller découvrir cette contrée, où ceux qui y sont nés ne veulent plus la quitter. Où l’on ressent pleinement le combat de ces femmes, qui ont dû braver les tempêtes et pertes de leurs hommes, et qui les a rendu si fortes.

On découvre Lily, cette femme qui ne vit que pour sa passion de créer des parfums et dont son ambition l’a emmené loin de ses terres. Parviendra-t-elle à vivre pleinement sa passion sans s’éloigner de ceux qui l’aiment ? Evann, de par sa sensibilité et son humanité, m’a totalement bouleversé. Derrière un passé douloureux, il s’occupe avec beaucoup de bienveillance de ses patients, ne se departissant jamais de son sourire et sa douceur. Pour mieux se réparer ?

Ce livre nous permet également de nous interroger sur le bonheur. Réfléchir sur ses priorités et sur ce qui nous rend réellement heureux.

Et vous, quelles sont vos odeurs fétiches, celles dont vous ne pouvez pas vous passer, celles qui réveillent vos plus tendres souvenirs d’enfance ? 🌺🥐🌳🍒🍫

Mes extraits :

• « J’ai compris une chose qui m’a particulièrement touchée chez lui. Il mélange tout : son rôle de bénévole pour distraire les patients et celui de médecin. Il n’a pas encore trouvé sa place. Et derrière sa carapace de je m’en-foutiste et de fêtard, je crois qu’il a peur. Peut des responsabilités, de la relation médecin-malade. Peur de souffrir, d’être submergé par son empathie »

• « Ce qu’elle percevait de rare chez lui, c’était la chaleur humaine qu’il dégageait, la facilité de contact avec les gens, l’empathie qui débordait parfois. Une bulle de douceur et de bienveillance »

• « Chez Evann, s’occuper des autres n’était pas une contrainte, mais une nécessité. Une façon de garder l’équilibre, de rester droit dans ses bottes »

• « Plus tard, quand j’aurai prêté serment et que je serai vraiment médecin, je crois que je me fabriquerai une super blouse, rien que pour moi. Avec de grosses poches pour mettre tous mes instruments, mais aussi mon jeu de cartes, mes dés et ma baguette magique »

• « Comment lui faire comprendre que Clarisse avait besoin de repos, de silence pour se reconstruire ? Qu’il fallait qu’elle reste à sa place ? Que son rôle de grande sœur n’était pas celui de thérapeute ? Comment la raisonner dans la blesser ? »

• « Si j’ai appris une chose dans ma pratique de bénévole à l’hôpital, c’est qu’une simple présence suffit à faire du bien, qu’il faut savoir écouter, jauger la fatigue et quelquefois accepter de ne rien proposer »

• « Pas de valeur à donner aux épreuves qu’on traverse…On les traverse comme on peut, c’est tout »

• « Il croyait aux rencontres. Celles qui vous tombent dessus et vous renversent. Ces rencontres essentielles qui façonnent la vie et lui donnent sens »

• « Tu sais, quand Lily aura fini de renifler le monde, elle réalisera que le bonheur qu’on respire est là. Auprès de ceux qu’on aime »

Ma note : 8,5/10


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