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La mémoire de la mésange – Joffrey Gabriel

La mémoire de la mésange – Joffrey Gabriel

Quatrième de couverture :

Célèbre musicien, Noël Beaupré a toujours été proche de sa grand-mère Jeannine, qu’il ne voit pas souvent car ses concerts l’emmènent aux quatre coins du monde. Quand il apprend qu’elle est atteinte d’Alzheimer, il profite d’une interruption dans sa carrière et décide sur un coup de tête de la faire évader de sa maison de retraite. Ils prennent alors tous d’eux la route des souvenirs jusqu’à leur destination finale ; La Mésange, le mas provençal où Jeannine habitait autrefois. L’occasion de réparer d’anciennes erreurs et de faire le point sur sa vie…

Dans cette douce aventure, il embarque Sandrine, une aide-soignante à la vie chaotique, et Manon, étudiante en journalisme dont le charme ne le laisse pas insensible. Ensemble, arriveront-ils à refermer la porte sur les secrets du passé pour avancer vers l’avenir ?

Mon avis :

Ravie d’avoir découvert cet auteur. J’en avais lu tellement de bien que voulais absolument me faire ma propre opinion. Je peux à mon tour poser mes mots sur l’émotion ressentie à travers son histoire si touchante. Une plume délicate, remplie de sensibilité, qui m’a profondément émue. Je ne peux que vous conseiller, les yeux fermés, de découvrir cet auteur. Laisser vous guider par cette pudeur dans les sentiments. Comme une plume qui viendra frôler votre cœur et y déposer une empreinte inoubliable. Une histoire qui mérite d’être lue et transmise. Une réflexion profonde sur les relations humaines, l’amour intergénérationnel, la transmission.

Une histoire qui nous plonge dans l’importance des souvenirs de manière générale, ceux de l’enfance qui nous aident à grandir et nous construire, ceux de l’adolescence qui laissent des traces indélébiles et ceux d’une histoire d’amour capable de nous faire vibrer et nous faire sentir vivants. Ressentir cet amour immense qui fait briller les regards d’admiration et de fierté. Oui, j’ai vibré à travers l’histoire de Noël Beaupré que j’ai trouvé si touchante. On ressent cet amour profond et immense qu’il éprouve pour son Papé et sa Mamé Jeannine, qui l’ont élevé et tant aidé à devenir cet homme altruiste et généreux.

Loin d’avoir eu une enfance facile, balloté entre la maladie, celle qui ne se voit pas de l’extérieur, de sa maman et un divorce qui l’a éloigné de son papa. Mais heureusement, Noël a pu compter sur l’amour inconditionnel et la présence indéfectible de ses grands-parents qui ont tout fait pour lui offrir un foyer aussi rassurant que possible et construire un rêve auquel croire et s’accrocher. Sur fond de notes de piano, de mélodies mélancoliques, de l’importance de la musique, on apprend à connaître qui se cache derrière ce musicien aussi discret que passionné.

Mon grand-père était un chasseur de souvenirs. Il essayait de capturer l’instant présent de chaque moment

Alors qu’il apprend brutalement que sa Mamé est atteinte de la maladie d’Alzheimer, il décide de lui faire quitter sa maison de retraite, organise sa fuite pour partir sur les traces de ses souvenirs. Devenir le témoin de sa mémoire et conserver tous les précieux moments de sa vie. Sur ce chemin, il fera de belles rencontres. Aussi douces que bouleversantes. De quoi lui ouvrir la voie de nouveaux projets ? D’écouter son cœur pour avancer sur son propre chemin de vie ? De pardonner les erreurs du passé ?

Une histoire profondément humaine, à l’écoute de ceux qui ont été blessé. Ce livre est rempli d’espoir, comme seule la vie peut aussi réserver de belles surprises. Des rencontres qui changent une vie, qui donnent envie de partager les moments les plus simples de l’existence et qui se révèlent être les plus précieux. Prendre le temps de savourer le moment présent, les bons repas qui réveillent nos souvenirs d’enfance, de les partager avec ceux qu’on aime, rire, écouter, soutenir. Aimer de tout son être. Un roman qui peut se lire sur le ton des confidences, entre passé et présent, le cœur serré.

Ça ne sert à rien d’attendre un autre jour pour le bonheur, fais en sorte que ce soit aujourd’hui

Un roman particulièrement chaleureux que je vous conseille fortement. Moi je lui ai déjà accordé une place particulière dans ma bibliothèque. Celle des livres qui marquent l’esprit, qu’on a envie d’offrir et qu’on oubliera jamais. Alors du fond du cœur, j’adresse un immense MERCI à Joffrey Gabriel pour ses mots, sa sensibilité et sa douceur. D’avoir écrit ce livre qui est un formidable cadeau. Faisons en sorte d’entretenir la mémoire de nos ainés et de ces lieux qui nous offert de si précieux moments. Graver nos souvenirs pour ne jamais les laisser s’effacer totalement. Un sujet qui me touche profondément. Un condensé d’émotion pure.

Mes extraits :

• « C’était un petit bout de femme qui donnait envie de la protéger. Elle n’était pas très grande et portait un tablier qui lui couvrait le corps jusqu’au-dessous des genoux. Dans la maison, c’était un jardin botanique d’odeurs : thym, romarin, ail, échalote, farcis au porc, champignons à la crème, raviolis… Mamé transmettait tout son amour dans sa passion pour la cuisine »

« Tu sais petit, on lit souvent dans des histoires que l’on peut mourir d’amour, que les vieux, quand le premier des deux part, le second ne va pas tarder. J’aurais aimé que ce soit vrai, parce qu’il n’y a rien de pire que de mourir d’amour tout en restant vivant »

• « Depuis, Mamé vit dans l’absence de son amour. Elle souhaite ne plus respirer, ne plus vivre sans lui. Elle aimerait s’évaporer à ses côtés, que ses souvenirs l’emportent. Le ruisseau de la mémoire continue de creuser son chemin jusqu’à son cœur. Depuis son décès, elle navigue en eaux troubles, les yeux fermés »

• Je sais désormais qu’un compromis ne laisse que des malheureux sur le bord de la route, deux personnes déçues de ne pas voir leur souhait réalisé, mais d’acquérir un demi-bonheur aux teintes atténuées »

• « Ma grand-mère est une personne que j’aime depuis mon enfance, un pilier qui ne s’est jamais effondré, qui a encaissé tous les coups que la vie avait mis sur son chemin, qui a sauté les obstacles, même si elle devait ramper pour avancer. Quel enfant je deviens si mon seul repère se fissure ? »

• « Je ne veux pas de murmures dans ma vie, je veux des mots à voix haute, des pensées exprimées, des « je t’aime » que l’on transpire, des orgasmes enivrants, un amour qui raisonne »

• « J’ai une vocation. Un besoin au fond de mon être qui ne se tait jamais. Une mélodie qui revient tant que je ne la pose pas sur le clavier »

« Tu sais comme c’est important de faire rire son conjoint, Noël ? Penses-y, chaque jour, d’apporter un peu de lumière dans la journée de la personne que tu aimes »

« J’aime qu’elle m’appelle « chéri ». C’est un mot simple, certainement niais et trop utilisé, mais il détient la volonté d’un parcours commun. C’est un mot plein d’émotion, de tendresse et d’affection »

Ma note : 10/10

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