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La librairie de la Place aux Herbes, Eric de Kermel
Livre: La librairie de la Place aux Herbes – Eric De Kermel

La librairie de la Place aux Herbes, Eric de Kermel

Quatrième de couverture :

La librairie de la Place aux Herbes à Uzès est à vendre ! Nathalie saisit l’occasion de changer de vie pour réaliser son rêve. Devenue passeuse de livres, elle se fait tour à tour confidente, guide, médiatrice…..De Cloé, la jeune fille qui prend son envol, à Bastien, parti à la recherche de son père, en passant par Tarik, le soldat rescapé que la guerre a meurtri, et tant d’autres encore, tous vont trouver des réponses à leurs questions. Laissez-vous emporter par ce voyage initiaque au pays des livres.

Mon avis :

J’ai vraiment beaucoup aimé, apprécié ce livre. Je me le suis approprié comme une personne dont les livres font partie intégrante de leur vie. Une ode aux libraires qui partagent leur passion des mots en conseillant, écoutant et guidant tous ceux qui viennent à eux. Une profession qui fait rêver les passionnés de livres, permettant de s’ouvrir aux autres et au monde. A travers chaque rencontre, chaque échange, le libraire apprend à déchiffrer la personnalité de chaque lecteur à travers ses choix et ses goûts. La librairie est un lieu de partage, de confidences et de lien. Chaque lecture peut s’avérer un voyage lointain ou dans les profondeurs de son âme. Chacun traversera les pages à sa manière, en raison de son histoire personnelle.

Dans un premier temps, on découvre Nathalie, ancienne professeure de lettres qui vient s’installer dans le midi et décide, en achetant une librairie, de se lancer dans une aventure passionnante, incertaine mais qui la comblera.

On suit donc Nathalie, toujours dans une bienveillance naturelle, à chacune de ses rencontres marquantes. Chaque personnalité se révèle plus attachante les unes que les autres. Tous les conseils échangés, littéraires ou concernant leur propre vie, leur permettra d’établir un lien de confiance.

La libraire fait des rencontres en tous genres, d’horizons différents. Elle parvient à percevoir leur quête personnelle à travers leurs choix de lecture. Le choix de chaque livre à un moment précis n’est jamais le fruit du hasard. On peut se laisser guider spirituellement pour trouver notre chemin et trouver le chemin de la paix avec nous-mêmes.

Un libraire part à la découverte de nombreuses critiques et élargit ainsi des domaines et disciplines jamais approchés.

Les livres peuvent également influencer les destinations des voyageurs. Partir à l’aventure, découvrir une région ou un pays étranger, donne également le goût de la différence en apportant une ouverture d’esprit et le respect d’un monde inconnu.

Ensuite, ce livre m’a vraiment donné envie de retourner à Uzès, cette jolie ville gardoise, célèbre pour sa Place aux Herbes, entourées d’arcades qui abritent boutiques et terrasses de restaurant. Un lieu si charmant avec de grands platanes offrant une ombre bienvenue en été. Une ode au sud avec ses marchés de producteurs avec leurs fruits et légumes gorgés de soleil, ses pots de confitures qui embaument les cuisines, les fromages de chèvre assaisonnés de miel et thym…..Le sud, dont le métissage peut se vanter de faire évoluer nos frontières mentales grâce au côtoiement entre ceux issus de la région depuis plusieurs générations et ceux qui l’ont choisie par amour.

J’ai aimé que Nathalie nous livre qu’elle consignait sur des carnets des citations de toutes ses lectures. Ces carnets sont certainement ce qu’elle a de plus intime. Surprenant à quel point je me suis retrouvée en elle 😉. Elle parle également d’un arbre de livres crée à son image et qui la reflète totalement. J’ai trouvé cette idée géniale 😍

Pour résumer en quelques mots ce livre, je finirais juste par cette citation :

Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es

Mes extraits :

• « Résister, c’est souvent étouffer sa sensibilité, s’endurcir, jusqu’au jour où l’armure craque »

• « Je dois beaucoup à mes lectures. Ce sont elles qui m’ont fait grandir et choisir mon chemin, qui m’ont permis de ne pas voir le monde qu’avec mes seules lunettes. Je ne me suis jamais sentie aussi proche de moi-même qu’en lisant les mots d’un autre »

• « Je suis convaincue qu’un enseignement artistique basé sur une pédagogie du désir est le meilleur gage pour développer un véritable esprit critique »

• « Prendre le temps de lire n’est pas seulement tourner page après page, mais prendre le temps des mots »

• « Les livres sont de vraies chances d’éprouver ses propres désirs en se confrontant à des parcours de vie autobiographiques ou fictifs »

• « Lorsque nous croisons la trajectoire d’un livre, c’est que nous avons rendez-vous. Qu’il était temps que la rencontre ait lieu »

• « La sérénité, c’est ma quête…Simplement apprécier ce que l’on a, sans pleurer sur ce que l’on a perdu ou rêver de ce que l’on n’a pas encore »

• « A l’image de ceux qui sont capables d’identifier qu’elle rencontre a changé leur vie, il est aisé de lister les livres qui ont été des repères sur notre chemin »

• « Je ne lui ai jamais dit que je l’aimais..il est parti brutalement sans savoir que je lui étais reconnaissant…il me manque car il était celui à qui je pouvais tout dire. Les parents sont les seuls à aimer inconditionnellement »

• « Il ne peut y avoir de paix sans pardon. Mais on ne peut pardonner que celui qui reconnaît sa faute »

• « J’ai mis longtemps avant de savoir vivre au présent, et pourtant, il n’y a pas d’autre temps à vivre que le présent…Le passé est parti, le futur, pas encore là. Si l’on ne vit pas le présent, on ne vit que de nos souvenirs et de nos attentes, avec le risque de la mélancolie et de la frustration »

• « Ralentir…Habiter le temps plutôt que lui courir après. Être à chaque chose pleinement plutôt qu’à de nombreuses incomplètement »

• « Double enfance, une très belle chanson de Julien Clerc, exprime cette souffrance qui ne disparaît jamais chez les enfants de parents divorcés. Les psychologues classent le divorce parmi les traumatismes aussi forts qu’un deuil »

• « La lecture offre la plus belle évasion »

• « Je suis une éponge de la bonne humeur comme de la mauvaise de ceux qui me sont proches. Je suis sensible aux propos qui s’emportent, au ton qui monte. Je le préfère sensible plutôt que de tresser une cotte de mailles pour me protéger »

• « La tendresse est une petite clé du bonheur du quotidien. Quand tu me passes la main dans les cheveux ou que nous nous donnons la main en marchant, ce sont des gestes simples mais ils rendent la vie douce »

• « Vouloir tout comprendre traduit une volonté d droit maîtriser et une angoisse de l’inconnu »

• « Il faut savoir donner, simplement donner, toujours donner. Sans rien qui prenne la forme d’un merci. Juste par amour »

• « Chaque enfant a son propre destin et une personnalité qui ne doit pas grand chose à ce que nous essayons de lui transmettre. Il est libre de prendre ou de rejeter les conseils. Être parent est une grande école d’humilité. Admettre que réussir l’éducation d’un enfant, c’est surtout lui permettre son propre chemin pour être heureux »

• « La reconnaissance est acquise à la mère de jeunes enfants mais quand ils deviennent grands, il ne faut plus vivre dans cette attente. Vie déséquilibrée où je m’étais oubliée au profit des autres. Il a fallu que je restaure l’estime de moi-même »

• « Éduquer à la joie est indispensable….Les soirées deviennent des temps de jeux, de parole ou de lecture »

• « Cessons de croire que l’homme à notre bras soit acquis pour toujours et vivons comme s’il pouvait disparaître. Nous pas dans l’angoisse de sa disparition mais dans le bonheur de son existence.

• « Il est facile de se faire engloutir dans les désirs des autres au point de n’être plus capable d’identifier ses propres envies »

• « La première règle d’or de l’amour est qu’il ne doit pas faire souffrir, jamais ! Un amour qui fait souffrir est le signe qu’il faut vite le quitter… »

• « Les livres soignent plus en profondeur que des antidépresseurs. Ce sont eux qui peuvent réveiller le désir de vie »

• « C’est important d’avoir une zone de confort mais elle ne doit pas remplir tout l’espace et doit servir à prendre un bon appui pour de nouveaux élans »

On reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va – Jacques Prévert

Quand tu auras désappris à espérer, je t’apprendrai à vouloir – Sénèque

Ma note : 8,5/10

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