Quatrième de couverture :
Philippe a quarante ans, est directeur commercial, marié et père de deux enfants. Ambre a vingt ans, n’est rien et n’a personne. Sauf lui. Quand, submergée par le vide de sa vie, elle essaie de mourir, Philippe l’envoie loin, dans un village de montagne, pour qu’elle se reconstruise, qu’elle apprenne à vivre sans lui. Pour sauver sa famille aussi.
Je revenais des autres est l’histoire d’un nouveau départ. Le feuilleton d’un hôtel où vit une bande de saisonniers tous un peu abîmés par la vie. Le récit de leurs amitiés, doutes, colères, rancœurs, amours aussi. Le roman des autres, ceux qu’on laisse entrer dans sa vie, ceux qui nous détruisent mais surtout ceux qui nous guérissent.
Mon avis :
Je viens de terminer le troisième roman de l’autrice. A chaque fois, je me dis qu’il sera tout simplement impossible de retrouver la même émotion que lors de ses précédents ouvrages. J’ai encore tout faux. A peine commencé, je sais déjà qu’il me sera impossible de lâcher ce livre. Peu importe qu’il fasse 600 pages ou 800, je m’imprègne de l’intensité des personnages et me découvre alors un appétit vorace. Rares sont les livres capables de me transporter à ce point, de me faire vibrer autant.
Je revenais des autres est clairement un roman plein de résilience qui m’a touchée, émue. Et j’ai vraiment hâte d’en découvrir la suite prochainement. En effet, Les douleurs fantômes vont paraître le 3 mars et évidemment, je serai au rendez-vous. Vous qui avez adoré Tout le bleu du ciel, craqué pour Les Lendemains, vous ne pourrez que succomber pour ces êtres abîmés, fragilisés par la vie mais prêts à tout pour se reconstruire et s’offrir un nouveau départ.
Ambre est une jeune fille de vingt ans, perdue, sans aucune estime d’elle-même et qui se sent désespérément seule. Elle communique guère avec ses parents qui ont pour principe de ne surtout pas faire de vague, et ne parlent que de la pluie et du beau temps. Pour se sentir exister, elle s’est entourée de personnes toxiques et manipulatrices, étant complètement à leur merci, et a fini par se perdre dans les affres de la dépendance affective.
Après avoir tenté de mettre fin à ses jours, son séjour dans les Hautes-Alpes, dans le petit village d’Arvieux, lui apparaît comme une seconde chance, celle d’affronter ses angoisses, de les dépasser et de faire table rase de son passé. Au sein de l’hôtel-restaurant Les Mélèzes, elle va devoir apprendre à cohabiter avec toute l’équipe de saisonniers. D’Andréa, italien dragueur, en passant par Rosalie une jeune maman célibataire, Tim commis de cuisine au regard si doux et enfantin, Wilson solitaire qui ne parle à personne, les journées s’annoncent hautes en couleur. Alors que les premières affinités se dessinent, vous ne serez pas au bout de vos surprises.
Personne ne devient saisonnier par hasard. Ça cache toujours quelque chose
Les saisonniers vont découvrir ce qu’ils cachent profondément en eux, percer les mystères enfouis, parler, se confier en toute pudeur et sincérité sans se sentir jugés. Que ce soit dans le salon au coin du feu, en buvant un bon thé bien chaud, ou encore allongés dans son lit avant de s’endormir. Chaque moment libre est un bon prétexte pour en apprendre davantage, ouvrir son cœur pour soulager ses bleus à l’âme. Alors vous aussi, vous apprendrez à aimer chacun des personnages, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs états d’âme, leurs blessures.
On se glisse sous les draps pour entendre leurs confidences. On se sent crispé à chaque dispute, ressentant leurs douleurs. On aimerait partager quelques chocolats quand le moral chute et trouver un peu de réconfort. On aimerait boire un verre et danser chaque week-end, descendre les pistes enneigées à chaque jour de congés. Et voir sons un autre jour le monde des saisonniers.
Ce livre donne envie de s’accrocher à la vie, de la vivre pour soi, de la remplir de petits plaisirs et de s’entourer de personnes bienveillantes. Ouvrir les yeux, respirer, savourer, profiter, se dire qu’il y a toujours de jolies choses qui nous attendent quelque part. Cueillir l’instant présent sans se soucier de demain. Écrire son histoire page après page. Aller de l’avant, toujours. Besoin des autres pour avancer, de leur aide, leur écoute, leur soutien et leur amitié totalement désintéressée. Se reconnaître en l’autre et se dire que, parfois, une rencontre peut tout changer.
Agir plutôt que subir
L’émotion se vit, se ressent davantage qu’elle ne se dit. Elle est palpable, nous donne des frissons. Elle laisse une empreinte indélébile. Elle est pure, s’installe lorsque le silence s’impose, vibrante parce que d’une justesse implacable. Il y a des livres, qui une fois terminés, ne parviennent pas à quitter totalement notre esprit et on y pense encore longtemps après. Inoubliables et rares. Ceux de Mélissa en font clairement partie pour moi. A travers l’histoire de chacun de ses personnages, on peut découvrir la belle âme de l’auteure.
A tous les écorchés vifs, les abîmés de la vie qui n’osent plus croire qu’un jour, quelqu’un pourra leur tendre la main, les aider à se relever, à croire qu’après la tempête, il y a toujours un coin de ciel bleu. Quelqu’un pour nous apaiser, soulager nos peines, nous réparer. Peu importe mes états d’âme, ma fatigue ou mes contrariétés, le temps m’a semblé s’arrêter et me faire tout oublier. Juste vibrer en tournant les pages, revenir en arrière juste pour relire certains passages marquants et m’en imprégner. Sortie grandie après avoir terminé cette lecture. Avoir du mal à trouver le sommeil parfois. Lire Mélissa, c’est un peu tout ça à la fois.
C’est une folie de haïr toutes les roses parce qu’une épine vous a piqué
Alors si vous ne l’avez pas encore lu, n’hésitez pas à courir l’acheter. Vous ne le regretterez pas. Ambre, Rosalie, Tim, Andréa et tous les autres vous assureront de belles soirées sous un plaid et n’oubliez pas, le chocolat est le meilleur remède contre les petits maux de l’existence. Blottissez vous dans les bras de ces personnes qui, par un simple regard, geste ou mot, sont capables de vous apaiser et vous tirer vers le haut. Entourez vous des personnes qui vous aiment telles que vous êtes. Un roman plein de résilience qui fait résolument du bien.
Je n’ai qu’un mot à dire à l’auteure : MERCI pour toute cette émotion pure, MERCI de nous offrir ces histoires si belles et émouvantes. Et vivement le 2 mars prochain pour découvrir Les Douleurs Fantômes, la suite ❤️
Vous l’avez lu ? Vous l’avez aimé ?
Mes extraits :
• « Faire un compromis, c’est prendre en compte les deux parties et choisir la solution la meilleure pour les deux. C’est quelque chose de raisonné. Quand t’es amoureux, tu ne fais pas de choix raisonné. Il y a une part d’oubli. Mais ce n’est pas justement ce que tout le monde recherche dans une relation amoureuse ? »
• « Il faut que tu laisses tomber tout ça. Toute cette colère que tu traînes en permanence avec toi. Ce ressentiment contre tes parents, ça t’épuise. C’est fatiguant la colère. Ça fait mal, ça vide de toute énergie… et c’est inutile. Ils ont fait un pas vers toi, alors tu devrais essayer de lâcher prise. Pas forcément pour eux, mais pour toi, pour retrouver une certaine paix »
• « Pourquoi tu as peur qu’on t’aide ? – Parce que quand on laisse les gens vous aider, on ne peut plus vivre sans eux »
• « On arrive toujours à trouver la force de tout surmonter, même si on a l’impression qu’on va simplement mourir de douleur. Et tu sais comment on surmonte tout ça ? – Grâce aux autres. Aux personnes que tu laisses t’aider. C’est comme des mailles qui s’accrochent les unes aux autres à l’infini. Les autres te font souffrir et ce sont ensuite d’autres « autres » qui te sauvent. Tous les maux viennent des autres mais aussi toutes les guérisons »
• « C’est normal d’avoir mal. De se sentir vide. On a mal jusqu’à la guérison. Mais Andréa, c’est comme un pansement sur une blessure. Il la cache, il atténue la douleur, mais il ne soigne rien. Pour la soigner, il faut la désinfecter en profondeur. Ça pique, ça brûle, c’est insupportable, mais c’est la seule façon de guérir pour de vrai »
• « C’est peut-être ça le drame de ma vie : faire fuir les gens qui m’aiment et me veulent du bien, et rester accrochée à ceux qui ne le méritent pas »
• « Je pense toujours à Philippe et j’ai toujours mal quand je pense à lui. Mais c’est comme vivre avec une entorse à la cheville. Au début, on souffre énormément, puis la douleur devient plus diffuse, plus lointaine. On a toujours mal mais on n’y prête plus autant attention, on apprend à vivre avec. Au bout d’un certain temps, la douleur fait même partie du quotidien. Elle ne nous empêche pas de vivre. Elle est là, c’est comme ça, on n’y peut rien, mais c’est presque comme si on s’en moquait »
• « Maintenant, on se connaît tous les trois, pour de vrai. On connaît nos côtés les plus sombres comme les meilleurs, on connaît nos angoisses, nos névroses, parce que, après tout, on en a tous, pas besoin d’être orphelins »
• « Il m’a dit que s’il avait été une fille, il aurait été à peu près comme toi, car tu es comme lui. Tu ne sais pas mentir, tu es restée une petite fille malgré les efforts que tu fais pour te montrer dure, malgré Philippe, malgré la vie en général »
• « Je ne peux pas supporter de le voir triste, je ne peux pas le voir pleurer… Je serai prête à faire n’importe quoi pour qu’il recommence à sourire… J’ai besoin de lui et il a besoin de moi… Parce qu’on se répare… Parce qu’on s’est reconnus l’un en l’autre… Je ne me suis jamais sentie aussi rassurée ni aussi calme avec quelqu’un »
• « Nos racines sont en chaque lieu que nous avons un jour traversé »
• « Ils disparaîtraient tous, ces autres qui lui avaient offert un livre, un bracelet, une légende sur les perce-neige, un poème… Et elle sourit. Car elle venait de comprendre, avec un mélange de tristesse et de mélancolie, qu’il valait mieux pleurer toutes les personnes merveilleuses qu’on perdait plutôt que de ne jamais les avoir connues »
Ma note : 10/10